De nouveau, le sort de Abdelkarim El Mouhafidi et Abderrahim Boualem suscite l’inquiétude. Mercredi et jeudi derniers, un communiqué diffusé sur Internet et attribué à la branche d’Al Qaïda en Irak, annonçait la mise à mort des deux otages marocains. Ces derniers, à en croire ce communiqué, auraient été tués par balles sur décision d’un tribunal présidé par Abou Moussaâb Zarqaoui après "trois mois d’instruction". Plus encore, ce communiqué comporte des menaces terroristes contre le Maroc, "pays apostat" au service des "ennemis de l’Islam".
Selon plusieurs sources, le gouvernement a eu l’occasion d’examiner le contenu de ce communiqué et a décidé de le soumettre à expertise pour vérifier son authenticité. Il aurait d’ailleurs été décidé de doubler de vigilance de la part de divers services de sécurité à cause de ces nouvelles menaces.
Lundi 27 février 2006, une source gouvernementale interrogée par ALM tempérait en affirmant que la seule information digne de foi pour le moment est le fait que les deux otages marocains sont toujours en vie comme l’attestent les éléments recueillis par la délégation du ministère des Affaires étrangères dépêchée à Amman quelques jours après l’annonce du rapt des deux employés de l’ambassade marocaine à Bagdad.
Cette délégation, composée de trois diplomates et dirigée par Mohamed Azerouale, ambassadeur chargé des affaires arabes et islamiques au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, était arrivée à Amman quelques jours après l’annonce du rapt de Boualem et El Mouhafidi. Ses membres étaient rentrés au Maroc pour la fête du Sacrifice avant de repartir vers la capitale jordanienne. Pour une source gouvernementale, le fait qu’elle soit toujours sur place est synonyme qu’il y a encore de l’espoir pour sauver la vie des deux otages marocains. Les activités, et surtout les contacts, de cette délégation sont entourés de la plus grande discrétion.
Abdelkarim El Mouhafidi et Abderrahim Boualem, deux employés embauchés par l’ambassade marocaine à Bagdad il y a juste quelques années, avaient été enlevés le 20 octobre 2005 au moment où ils rentraient, à bord d’un véhicule de ladite ambassade, d’une mission à Amman. Les deux otages étaient allés récupérer leurs salaires, ainsi que ceux des autres fonctionnaires de l’ambassade, à la chancellerie marocaine en Jordanie.
Le 29 octobre, un message parvenu à la rédaction d’ALM confirmait le rapt, photocopies des passeports et des cartes d’identité des deux otages à l’appui. Le même message informait que les deux ressortissants marocains avaient été traduits devant la commission juridique d’Al Qaïda en Irak, la fameuse "Hay’a Chariy’ah".