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Calcul électoral

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Près de quinze millions d’électeurs ont le devoir moral – l’abstention n’étant pas une infraction selon la loi marocaine – d’aller voter, le 12 juin, pour choisir ceux qui vont diriger leurs communes pendant les six prochaines années. Les partis politiques et la société civile espèrent qu’une bonne partie de ces quinze millions d’électeurs participera au scrutin. Depuis le taux traumatisant des législatives du 7 septembre 2007, qui était de 37%, l’abstention est devenue la principale préoccupation de la classe politique et de la société civile. Pour rappel, lors des dernières élections communales, le taux de participation avait atteint 54,16%. Ainsi, sur les 14.621.010 détenteurs de la carte électorale, 7.918.643 avaient choisi de voter. Et parmi ces derniers, 771.577 avaient choisi de s’exprimer à travers des bulletins nuls.
Aujourd’hui, la situation a un peu changé par rapport aux communales de 2003. Parmi ces changements figure l’arrivée sur la scène politique du Parti Authenticité et Modernité (PAM), une couverture plus élargie des circonscriptions électorales par le Parti de la Justice et du Développement (PJD) et une mobilisation sans précédent des partis politiques, petits et grands, pour survivre aux multiples chamboulements  que connaît le champ politique.
L’arrivée du PAM s’est démarquée par deux incidences : attraction des notabilités ayant épuisé toutes les couleurs politiques existant sur la place dont des retours au service d’anciens élus, et la mise en jeu de l’élément quantité dans l’enjeu électoral. «Présenter plus pour avoir plus». Le PAM a ainsi présenté 16.793 candidats ce qui fait de lui le premier parti en nombre de candidats dépassant l’Istiqlal de près d’un millier de candidatures. Ce chiffre aura-t-il une incidence directe sur les résultats ? Rien n’est sûr. La corrélation directe entre le nombre de candidatures et le résultat obtenu est logique étant donné que présenter plus de candidats c’est augmenter ses chances de décrocher plus de voix. Mais, cela ne signifie pas que ces voix se traduiront automatiquement par un nombre plus important de sièges.
Le mode de calcul dans le scrutin par liste fait en sorte que des milliers de voix éparpillées à travers le territoire national n’aient aucun impact sur le résultat contrairement à des voix plus concentrées géographiquement. Ces dernières conduisent à un nombre de sièges significatif. C’est le cas du PJD qui a une stratégie plus ciblée en matière de candidatures. En 2003, ce parti avait couvert uniquement 18% des circonscriptions et avait obtenu 2,58% des sièges. En 2009, il couvre 40% des circonscriptions. Ses dirigeants sont confiants dans leur stratégie et promettent une progression géométrique de leurs résultats.
Les petits partis, eux, vont devoir jouer le tout pour le tout. Le cap des communales du 12 juin est une question de vie ou de mort. Vu ce qui se passe sur la scène politique, ils sont tenus de faire un effort colossal pour décrocher le seuil minimum qui leur permettrait de continuer à exister dans un champ politique tellement miné, qu’y faire un pas, nécessite beaucoup d’audace et de confiance en soi.

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