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Canaries : les crimes du Polisario

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Le Polisario a les mains tachées de sang canarien et ses responsables sont aujourd’hui sommés de rendre des comptes des crimes terroristes qu’ils ont commis. La semaine dernière, Las Palmas accueillait la constitution de la section canarienne des victimes du terrorisme en décidant d’inclure les crimes du Polisario dans cette catégorie. Une cérémonie s’est d’ailleurs tenue en présence des familles des victimes des attaques terroristes du Polisario et notamment celles qui ont eu à souffrir des affres de la séquestration à Tindouf quand elles n’ont pas laissé la vie sous les balles et les mortiers des mercenaires entre 1977 et 1986.
Selon Ramadane Oulad Messaoud, président de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’Homme (ASADEH) et grand connaisseur de la cuisine interne des séparatistes, «il était temps de dévoiler à la communauté internationale et notamment à l’opinion publique espagnole une facette cachée des relations entre les séparatistes et le voisin ibérique où se recrutent les principaux soutiens du Polisario».
Les parents et familles des victimes du terrorisme du Polisario brandissent surtout une principale revendication : que les leurs soient considérés comme des victimes du terrorisme et que leur soit réservé le même traitement que celui réservé aux victimes des actes terroristes de l’ETA. Pour ces derniers, «cela devient urgent quand on sait, affirment-ils, que les crimes de sang ne sauraient souffrir de prescription comme le prévoit la législation espagnole».
Grâce à l’ASADEH et d’autres ONG espagnoles, une chronologie des crimes terroristes du Polisario contre les Espagnols et les Canariens en particulier a pu être dressée.
L’une des attaques les plus violentes a ainsi eu lieu le 7 avril 1977 contre le bateau de pêche "Pinzales" avec, pour résultat, des blessés graves parmi les pêcheurs canariens. Le 13 novembre de la même année, le Polisario passe à la vitesse supérieure et réussit à séquestrer trois pêcheurs pendant quinze jours après une attaque contre leur bateau. Le 22 avril 1978, le Polisario, agissant toujours dans la zone maritime entre les Canaries et le Sahara, parvient à capturer huit pêcheurs espagnols du bateau "Las Palomas". Les huit pêcheurs ne seront libérés que le 14 octobre de la même année. Les mercenaires multiplient les coups de force contre les bateaux de pêche espagnols durant la fin des années 1970 et haussent le ton, davantage, dans les années 1980.
Ainsi, le 20 septembre 1985, une attaque contre le "Junquito" se solde par la mort d’un pêcheur canarien et la capture de six autres qui seront acheminés vers Tindouf. Intervenu pour porter secours au bateau de pêche, le patrouilleur "Tagomago" est pris pour cible, le 21 septembre, par des tirs de mitraillettes et de mortiers : un mort parmi les espagnols et deux blessés. C’est la goutte qui fera déborder le vase. Ahmed Boukhari, représentant du Polisario en Espagne à l’époque, est arrêté. Toute personne se revendiquant du Polisario est expulsée alors que Madrid ordonne la fermeture des officines des mercenaires. Le Polisario n’arrêtera pas ses opérations pour autant. Il a assassiné un autre marin canarien lors de l’attaque du bateau "Puente Canario" le 10 septembre 1986 et, le 22 juillet de la même année, José Lopez Pérez, un autre marin canarien laisse la vie dans l’attaque contre le "Andes".
C’est toute cette sanglante histoire que l’association en question travaille à déterrer. Pour la mémoire des victimes, mais surtout pour que justice leur soit rendue. Les familles des victimes du terrorisme polisarien se préparent à initier des procès en justice contre les responsables du Polisario et notamment les Mohamed Abdelaziz, l’"onusien" Ahmed Boukhari et le richissime Brahim Ghali.

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