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Convergence d’intérêts islamistes

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Le Parti de la justice et du développement considère les élections communales de juin 2009 comme l’étape la plus importante de son parcours politique. Réussir un score imposant lors de ce scrutin est vital pour cette formation pour deux rasions.
D’abord, pour se démarquer par rapport aux autres formations, une fois pour toutes, en démontrant que le raz-de-marée électoral est possible au Maroc et que seuls les islamistes sont capables de le réaliser. Car, jusqu’à aujourd’hui, le parti se sent incapable de s’imposer en interlocuteur fort capable d’obtenir des concessions de la part de l’Etat. N’ayant pas atteint, le 7 septembre 2007, une représentativité parlementaire «exceptionnelle», il s’est astreint à exercer la politique dans le cadre des règles du jeu appliquées à tout le monde. Dans les coulisses du parti, on alerte depuis plus d’un an sur le danger de la «banalisation» ou de la «domestication».
La deuxième raison est celle du besoin, pour le parti, de relancer le développement de son réseau de membres affiliés. Ce qui a deux avantages : plus d’argent et plus de propagande.
En fait, depuis 2003, le nombre des nouveaux affiliés a baissé au Mouvement unicité et réforme (MUR) qui constitue la base idéologique, électorale et financière du parti. Et la formation, elle-même, n’est plus appétissante. Décrocher un bon score dans les communales est donc nécessaire pour relancer le parti. La proximité, c’est connu, est la clé de toute action islamiste. Le travail communal est la meilleure couverture pour faire la propagande de l’islamisme. Toutefois, le PJD sait pertinemment que pour réussir un bon score lors du prochain scrutin, il a besoin du réseau local de l’association Al Adl wal Ihssane. Soutenu en 2002 par le mouvement de cheikh Yassine, il avait pu réaliser un bon résultat. En 2002, alors qu’il pensait que son parti pouvait faire un raz-de-marée sans le soutien du réseau d’Al Adl, il a essuyé un revers historique.
Convaincus de cette réalité, les dirigeants du parti, soutenus par ceux du MUR, multiplient les appels aux adeptes de Yassine pour qu’ils refassent comme en 2002 : lancer un mot d’ordre à leurs militants pour qu’ils votent et appellent à voter PJD.
Du côté d’Al Adl Wal Ihssane, on semble de plus en plus convaincus qu’une éventuelle réussite électorale du PJD serait l’unique manière de pousser l’Etat à autoriser le mouvement de Yassine à faire de la politique. Car, il serait alors nécessaire de créer un concurrent au PJD. Et c’est cette convergence d’intérêts qui risque de donner lieu à une éventuelle islamisation des communes à partir de l’été 2009. Un danger qui guette le processus de modernisation du Maroc.

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