L’Etat hébreu a finalement cédé aux pressions de la communauté internationale. L’armée israélienne a commencé jeudi 7 septembre, vers l’après-midi, à lever son blocus contre le Liban, imposé depuis le 13 juillet dernier. «Il est 18h00 (15h00 GMT), la levée du blocus a commencé», a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Marc Regev. Au même moment, un premier vol de la compagnie libanaise Middle East Airlines (MEA) est arrivé à l’aéroport international de Beyrouth, en provenance de Paris. En outre, de nombreuses compagnies s’apprêtent à reprendre leurs liaisons normales vers Beyrouth dès ce vendredi 8 septembre.
Cette opération est entreprise au moment où les efforts diplomatiques s’intensifient pour consolider la trêve à la frontière israélo-libanaise. En effet, en dépit de la cessation des hostilités le 14 août conformément aux dispositions de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, le blocus est resté en vigueur. Toutefois, la levée du blocus ne concerne que l’espace aérien. «Quant au blocus maritime, il restera en place jusqu’au déploiement d’une force navale internationale», a précisé Miri Eisin, la porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert.
A ce propos, une force maritime, dirigée par l’Allemagne, a été chargée de surveiller le littoral libanais. Elle devra se déployer dans près de deux semaines. D’ici là, des forces navales italiennes, françaises et grecques assureront cette tâche sous le commandement de la force internationale. Selon le ministère libanais des Transports, cette flotte était prête à entrer en action dès jeudi soir.
Si la décision de la levée du blocus a été saluée par Kofi Annan, elle a en revanche, suscité de fortes critiques en Israël. L’armée et les familles des deux soldats enlevés ont estimé que l’Etat hébreu avait perdu son dernier moyen de pression pour obtenir leur libération. Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, avait publiquement proclamé que l’un des objectifs de la guerre était la libération sans condition des deux militaires. Parallèlement, les unités israéliennes toujours présentes au Liban Sud ont commencé jeudi à évacuer trois de leurs six dernières positions, cédant progressivement la place à l’armée libanaise.
Kofi Annan a estimé que le retrait israélien devrait être parachevé à la mi-septembre à la faveur du déploiement de la Finul qui comptera alors avec 5.000 hommes puis à terme avec 15.000. Par ailleurs, pour justifier la levée du blocus, Israël a affirmé avoir reçu l’assurance que les ports et aéroports libanais seraient contrôlés par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) afin d’éviter toute livraison illégale d’armes au Hezbollah. A ce sujet, l’Etat hébreu se réserve le droit d’attaquer d’éventuels convois d’armes destinées à la milice chiite, en provenance de Syrie. «Israël maintient son droit à l’autodéfense et veillera à l’application de l’embargo (sur les armes) à la frontière syro-libanaise», a souligné la porte-parole du Premier ministre israélien.
Dans ce contexte, les efforts diplomatiques se poursuivent. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, arrivé jeudi à Beyrouth, a plaidé pour une conférence internationale afin de trouver une solution globale aux problèmes du Moyen-Orient.