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Décryptage : a chacun son rôle !

A chaque fois que les relations entre le Maroc et l’Espagne font l’objet d’une rencontre bilatérale, l’aspect médiatique est toujours évoqué. Les intervenants insistent le plus souvent sur l’influence des médias sur l’évolution des relations entre les deux pays et concluent leurs interventions en appelant les journalistes des deux rives à mieux se connaître et à mieux communiquer. Comme ce qui s’est passé la semaine dernière à Rabat. « Pour le journaliste et écrivain Mohamed Larbi Massari, le Maroc et l’Espagne sont condamnés à coopérer, à coexister et à créer un climat d’entente, alors que les médias sont appelés à jouer un rôle constructif en vue de dissiper les malentendus qui peuvent éventuellement nuire aux rapports maroco-espagnols», indique une dépêche de la MAP relatant le déroulement des travaux d’une «rencontre tenue en prévision du séminaire international sur les relations maroco-espagnoles, prévu en avril prochain». Toutefois, ces appels répétitifs restent sans effet car ils ne répondent à aucune logique professionnelle et pragmatique. En fait, qu’est ce-que la communication et l’entente entre un journaliste marocain et un journaliste espagnol peut apporter comme changement à leur manière de traiter l’actualité bilatérale ? Rien. D’abord, le traitement médiatique desdites relations se fait techniquement de deux manières totalement différentes. Les journalistes espagnols le font à partir de Rabat et les journalistes marocains le font sans se déplacer à Madrid Cela signifie que les premiers traitent les relations de leur pays avec le Maroc en construisant la légitimité de l’angle de traitement qu’ils choisissent sur la présence physique et la proximité avec l’information. Les Marocains, eux, traitent l’information sous un angle purement marocain. L’absence de correspondants marocains permanents à Madrid est un handicap majeur à ce niveau. Mais, cela est une autre affaire. Ensuite, et pour répondre à M. Messari, il n’est pas du ressort des médias de «dissiper les malentendus» entre les deux pays. C’est aux décideurs de le faire et de faire en sorte que les médias en soient bien informés afin d’éviter que leurs correspondants ne se retrouvent dans l’obligation d’improviser. Un correspondant permanent à Rabat coûte énormément d’argent à ses patrons à Madrid. Il doit donc être journalistiquement rentable. Or, en l’absence d’un flux d’information « intelligent », certains journalistes espagnols se trouvent dans l’obligation d’aller puiser dans le sensationnalisme infondé pour justifier leur permanence au Maroc. Un journaliste marocain soit-il ou espagnol a pour mission d’informer objectivement et professionnellement le lectorat de son support. Ni plus ni moins. Il faut juste lui donner ce qu’il cherche et il n’ira pas empiéter sur les prérogatives des autres. A chacun son rôle !

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