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Décryptage : A quoi sert un secrétaire d’Etat ?

Il a enfin fait quelque chose. On attendait cela depuis sa nomination en 2007. On voulait bien savoir à quoi sert un secrétariat d’Etat chargé du Développement territorial et ce qu’il pourrait apporter comme valeur ajoutée au travail de l’équipe gouvernementale. Et comme les prérogatives du poste en soi n’ont pas été définies par un texte juridique clair, on espérait le savoir à travers les activités du titulaire du département. Or, il n’a pratiquement rien fait. En trois ans, il a enregistré à son actif deux interventions publiques et un entretien à la presse. Une simple recherche sur Google permet de s’en apercevoir. Le nom du titulaire du portefeuille, à savoir l’istiqlalien Abdeslam Al Mesbahi n’apparaît que sur la liste des membres du gouvernement ou dans des articles datant de 2007 faisant état de la nomination par SM le Roi des membres du gouvernement Abbas El Fassi. Pour le reste, rien de spécial. On avait fini par l’oublier jusqu’à ce que la MAP le rappelle à nos souvenirs en publiant une dépêche sur une visite effectuée par l’ambassadeur de France au Maroc au siège du secrétariat d’Etat chargé du Développement territorial. Une visite de courtoisie, peut-être. En tout cas, rien de stratégique.
On ne sait donc pas encore à quoi sert d’avoir un secrétariat d’Etat chargé du Développement territorial. Ce n’est pas la faute à M. Al Mesbahi, explique un connaisseur des coulisses du gouvernement. En fait, estime la même source, ce serait la faute à Ahmed Taoufiq Hejira. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’espace ferait de l’ombre à son secrétaire d’Etat ne lui laissant aucune chance de faire ses preuves. L’omniprésence du ministre de l’Habitat dans les médias, dans les activités officielles et tous les événements liés à son département a fait de M. Al Mesbahi un secrétaire d’Etat en sursis, un membre du gouvernement qui est en attente permanente à ce qu’on le laisse faire quelque chose. Or, la logique de la gouvernance rationnelle, notamment en France où la fonction de secrétaire d’Etat est la plus développée, veut que les secrétaires d’Etat soient de vrais adjoints du ministre de tutelle. Ils l’aident, chacun en ce qui le concerne, tant dans la gestion des dossiers que dans la mise en œuvre des stratégies de développement du secteur qui les concerne. Mais, au Maroc, les secrétaires d’Etat sont astreints à un rôle de joueur de réserve qui passe la saison gouvernementale à espérer que son ministre de tutelle attrape la grippe pour pouvoir le remplacer lors d’une activité officielle et pouvoir enfin faire quelque chose. C’est de la déperdition de compétences. Mais que faire face à la voracité de certains ministres qui veulent tout faire tous seuls ?

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