24 heures

Décryptage : Accepter les règles et respecter les joueurs

Fathallah Arsalane, le porte-parole de la mouvance Al Adl Wal Ihssane, a réitéré  dans une déclaration à notre confrère de la presse électronique Goud.ma la prédisposition de la Jamaâ à s’engager dans la voie du dialogue. Cette position confirme qu’il existe une volonté chez la mouvance islamiste de Cheikh Yassine de tourner la page et d’aller vers l’avenir. Elle révèle aussi que les dirigeants du cercle politique sont conscients de l’impasse dans laquelle la famille du Cheikh les a cantonnés depuis trois décennies et que cette situation de statu quo ne sert finalement que les intérêts de Abdessalam Yassine et de ceux qui vivent dans son orbite. Les images et les enregistrements révélés par le journal électronique agora-presse.com, ces dernières semaines, et qui montrent le train de vie mené par les proches de Yassine, ont réveillé plusieurs cadres et militants de l’envoutement dont ils étaient prisonniers au point de sacrifier chaque mois 3% au moins de leur salaire au profit des comptes gérés par Nadia Yassine, la fille du Cheikh. Aussi, des voix commencent à appeler à une émancipation du cercle politique de la Jamaâ de l’emprise du clan Yassine. Elles veulent, pour ce faire, entamer un dialogue pour la normalisation de leur statut et négocier une position sur l’échiquier politique.
C’est un bon début. Mais il faut quand même clarifier un point important. Comment dialoguer, sur quelle base et avec qui ? Et là, il faut dire que, pour rester dans l’esprit de la nouvelle Constitution, il faut qu’ils s’adressent d’abord à la classe politique nationale représentative. C’est aux partis politiques nationaux qu’il revient de jouer un rôle déterminant dans cette voie de dialogue. Que la Jamaâ s’adresse d’abord à ces formations et établisse des canaux de communication avec elles, car c’est avec cette classe politique qu’elle devra composer que ce soit dans l’affinité ou dans l’adversité démocratiquement légitimes. On ne peut pas espérer faire partie du jeu sans être accepté par les joueurs principaux. Ce qui peut surgir après ne sera qu’une question de formalités. Le premier pas pour les Adlistes participationnistes est donc de se faire accepter et de rassurer sur leur volonté de jouer propre, et pour cela, il n’y a pas mieux que les autres joueurs pour en juger. Mais, si la Jamaâ continue à persévérer dans son discours de rejet et de dénigrement à l’égard de tous les partis politiques nationaux, on ne voit pas l’intérêt ni la faisabilité de son entrée en jeu sur la scène politique. Pour participer au jeu démocratique, il faut accepter les règles et respecter les partenaires. C’est le minimum requis.

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