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Décryptage : «Ici, il y a un chat enfermé»

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José Maria Aznar est de retour. L’ancien président du gouvernement espagnol fait la Une de la presse de son pays après avoir choisi de s’éclipser depuis la fin de son mandat à la tête du gouvernement en 2004. Ayant décidé de mener sa vie de politique retraité à l’américaine en donnant des conférences largement rémunérées dans les grandes universités de Washington et Londres, il revient à ses anciennes amours : les manœuvres politiciennes. L’ancien patron du Parti populaire (PP) vient de publier un livre intitulé : «L’Espagne peut sortir de la crise». Dans ce livre, M. Aznar livre sa recette magique pour faire sortir son pays de la grave crise économique dont il souffre. Il s’érige ainsi en sauveur du peuple espagnol. «Moi je sais comment sortir de la crise», affirme-t-il dans un entretien accordé au magazine espagnol «XL Semanal». Cette sortie médiatique, inattendue pour la plupart des observateurs de la vie politique espagnole, n’est pas un acte isolé ni une opération sans lendemain. Les spécialistes de l’Aznarisme sont unanimes sur la question. Que cherche alors l’ancien chef de file de la droite espagnole ? «Il veut revenir à la politique», s’empressent d’affirmer certains analystes pendant que d’autres estiment qu’il veut seulement «faire du bruit» et qu’il «ne projette pas de retourner à la vie politique active».
Toutefois, trois arguments plaident pour la première option. D’abord, le choix du timing est celui de quelqu’un qui veut marquer un point sur un adversaire politique. Entrer en jeu au moment où José Luis Rodriguez Zapatero a du mal à trouver la bonne stratégie et la bonne équipe pour faire face à la crise, et se présenter devant les Espagnols en leur disant : «Moi, je suis capable de vous sortir de là et je sais comment le faire» est machiavélique.
Ensuite, il y a lieu de relever que la même faiblesse existe chez son successeur à la tête du PP, Mariano Rajoy. Ce dernier a aussi du mal à construire un discours d’opposition sur la crise. Et, enfin, il y a son appel à Rodrigo Rato à s’éloigner de la politique. Ce dernier, l’un des leaders de la droite espagnole les plus brillants en matière de politique économique, était directeur du FMI avant de démissionner en juin 2007. Dans les milieux de la droite, les rumeurs courent sur son éventuel retour à la politique et qu’il pourrait succéder à Mariano Rajoy à la tête du PP et qu’il aurait de grandes chances de réussir lors des prochaines élections législatives. Or, Aznar lui conseille publiquement de ne pas le faire. Tout cela montre que l’ancien président du gouvernement espagnol a des idées derrière la tête. Et comme disent les Espagnols : «Aqui Hay gato encerrado» (Ici, il y a un chat enfermé).

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