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Décryptage : «Usurpation de statut»

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Les membres dirigeants du Parti de la justice et du développement (PJD) ont toujours rejeté la thèse selon laquelle leur formation exploite la religion à des fins politiques.
«Nous sommes juste un parti dont la référence idéologique est basée sur les valeurs de l’Islam, ce qui devrait être le cas aussi des autres formations politiques étant donné que nous sommes dans un pays musulman», répètent-ils toujours quand qu’on leur pose la question. Et pour appuyer leur thèse, ils invoquent le fait que, dans la structure de leur parti, il n’existe pas de «Guide spirituel» qu’il soit d’ordre individuel ou collectif. Ce qui est vrai. Mais cela ne signifie pas que leur structure ne fonctionne pas à l’instar des modèles islamistes tels qu’ils ont été imaginés depuis le temps des kharijites, et jusqu’à nos jours.
En fait, la mouvance du PJD a été créée de manière à brouiller les pistes. D’abord, ses fondateurs se sont incrustés au sein d’une formation politique existante et reconnue. Ensuite, ils ont envahi ses structures, petit à petit en éjectant ses fondateurs initiaux. Et, pour tout camoufler, ils ont maintenu et développé une structure parallèle qui fonctionne à plein temps à la manière islamiste, à savoir le Mouvement unicité et réforme (MUR). Pour le reste, ils ne font que répartir les rôles et chacun agit dans le cadre de son périmètre et de la mission dont il a été investi.
Mais, il leur arrive parfois de commettre des erreurs car personne n’est parfait et «l’homme a été créé faible». Il leur arrive donc, de temps en temps, de dépasser le périmètre qui leur a été tracé dans le cadre de leur plan général visant à islamiser la société marocaine. Ce qui révèle leur double langage. C’est le cas, par exemple, de Mohamed Yatim. L’homme que la tête pensante du système PJD a chargé de créer le premier syndicat islamiste du pays, à savoir l’Union nationale marocaine du travail (UNMT) a oublié les limites de son rôle et a empiété sur le rôle des autres figurants du parti lorsqu’il a pris l’initiative d’édicter une fatwa.
Ayant été informé que les militants de son syndicat pensaient surseoir cette année à la traditionnelle marche de la classe ouvrière, car le 1er mai coïncide avec le jour sacré du vendredi, il s’est empressé de monter sur la tribune que lui offre le quotidien arabophone Attajdid pour annoncer à ses troupes que la marche du 1er mai serait un devoir égal, en termes d’obligation, à celui de la prière du vendredi. M. Yatim estime même que le fait de ne pas participer à la marche est un péché. «C’est pour cela que nous disons que la participation à la marche du 1er mai est une obligation religieuse et logique», affirme M. Yatim dans l’édition du 29 avril du quotidien Attajdid.

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