24 heures

Des marocains devant la justice belge

Le procès devant le Tribunal correctionnel de Bruxelles, d’une durée probable de quatre semaines, devrait à nouveau illustrer le rôle joué par la Belgique ces dernières années comme base arrière pour les islamistes radicaux. L’audience de jeudi sera probablement principalement consacrée à des questions de procédure. Le procès sera ensuite ajourné jusqu’au mercredi 16 novembre, selon le parquet fédéral.
 Les 13 hommes, qui comparaîtront dans un palais de justice sous haute surveillance, vont être jugés pour leur "appartenance à un groupe terroriste" et pour diverses infractions allant de l’usage de faux au séjour illégal. Il s’agit du premier procès en vertu d’une nouvelle loi réprimant le terrorisme qui prévoit des peines plus lourdes qu’auparavant.
Les accusés sont passibles de 5 à 15 ans de prison, selon le parquet fédéral. Les autorités judiciaires se sont jusqu’à présent montrées avares de détails sur l’enquête, indiquant seulement que les accusés avaient été en contact ou avaient hébergé des personnes impliquées dans les attentats de Madrid et de Casablanca, qui avaient fait plus de 200 morts. Certains d’entre eux auraient également été proches de la branche néerlandaise du GICM (groupe de Hofstad), dont l’un des membres, Mohammed Bouyeri, a été condamné à la prison à vie pour l’assassinat du cinéaste néerlandais Theo van Gogh. Les accusés, pour la plupart d’origine marocaine, avaient été interpellés lors de deux coups de filet, le premier en mars 2004 à Maaseik, à la frontière belgo-néerlandaise, et le second en juin de la même année à Bruxelles et Anvers (nord).
Parmi les principaux inculpés figure Youssef Belhadj, soupçonné par la justice espagnole d’être l’auteur de vidéos revendiquant les attentats de Madrid. Le Marocain a été transféré vers l’Espagne au printemps dernier. Il sera jugé à Bruxelles par contumace.
 Durant l’enquête, des avocats des accusés ont mis en cause la solidité de l’accusation. "Des contacts, des liens, de la sympathie avec des personnes liées à la mouvance terroriste, est-ce véritablement suffisant pour considérer qu’elles participent à une organisation terroriste?", s’est interrogé l’un d’eux, Filip Van Hende. En juin 2004, l’islamiste tunisien Nizar Trabelsi, partisan d’Oussama Ben Laden, avait été condamné à dix ans d’emprisonnement à Bruxelles pour avoir projeté un attentat contre une base militaire américaine en Belgique. D’autres radicaux musulmans ont été condamnés lors du même procès pour avoir orchestré une filière de faux documents afin d’envoyer au Pakistan et en Afghanistan des volontaires au Jihad islamique. Les assassins du commandant Massoud, chef de la résistance anti-taliban, en avaient notamment profité en septembre 2001.
 Enfin, en octobre 2004, le Tribunal correctionnel de Bruxelles avait condamné à cinq années de prison cinq activistes musulmans lors d’un procès qui avait mis en lumière l’existence de liens entre des "ténors" de l’islamisme, comme le Tunisien Tarek Maaroufi, et une "jeunesse privée de repères moraux", selon les mots de la présidente du tribunal, Claire De Gryse.
La Belgique a renforcé en septembre son arsenal judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme, notamment en facilitant le recours aux écoutes et aux "visites discrètes" au domicile des suspects.

Philippe Siuberski  (AFP)

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