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Disparitions forcées : le Maroc s’engage

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Un nouveau pas, un de plus, vers la consolidation de l’Etat de droit au Maroc. C’est ce que le Royaume vient de faire en signant, le 6 février à Paris, la Convention internationale contre les disparitions forcées, après son adoption le 20 décembre 2006 lors de la 61ème Assemblée générale des Nations unies, soit plus de 20 ans après la présentation du premier projet rédigé en 1983 par des familles de disparus d’Amérique Latine. Cet acte, accueilli très favorablement par la société civile, est d’autant plus significatif que le Maroc est l’un des premiers signataires de cette convention avec notamment la France et l’Argentine. «Le Maroc est heureux aujourd’hui de la signature de cette convention dans la mesure où le Royaume s’est investi dans ce dossier et qu’il a été parmi les pays qui se sont mobilisés pour que la communauté internationale ait un instrument juridique opérationnel engageant pour que de telles actions ne soient plus commises et encore moins justifiées», s’est félicité le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, dans une déclaration à l’issue de la cérémonie de signature qui s’est déroulée au siège du ministère français des Affaires étrangères. Même tonalité relevée chez les défenseurs des droits de l’Homme. Dans une déclaration à «ALM», la présidente de l’OMDH, Amina Bouayach, a qualifié ce nouvel acquis de «très positif». «Cet acte traduit l’engagement du Maroc depuis quelques années dans un processus de règlement des violations graves des droits de l’Homme», nous a-t-elle dit, appelant les autorités à inscrire dans leur agenda l’impératif d’établir la vérité sur tous les cas de disparitions forcées, dont celles de Mehdi Ben Barka et L’houcine Manouzi, en vue de permettre aux familles des victimes de faire leur deuil. Selon les autorités, le Maroc compte 112 cas de disparition. Un chiffre contesté par les organisations non gouvernementales, pour lesquelles le chiffre se situerait entre 600 et 3000 cas de disparitions. Au-delà des chiffres, la reconnaissance par le Maroc des cas de disparition reflète réellement sa volonté de tourner la page, d’autant plus qu’il a accepté le principe d’indemnisation «juste et équitable» des victimes libérées et des familles des disparus décédés lors de leur détention. La fermeture des anciens lieux secrets de détention à Kalaât M’gouna et Tazmamart marque le lancement d’un processus long et patient engagé par le Royaume depuis 1991 pour exorciser les démons du passé. La ratification de la Convention des Nations unies contre les disparitions forcées implique l’adhésion à un principe fondamental des droits de l’Homme ; à savoir le droit des victimes à la vérité, la justice et la réparation. La signature de la convention est un véritable progrès : ce texte comble un vide juridique en érigeant en crime, en temps de paix comme de guerre, les disparitions forcées, c’est-à-dire le fait pour un Etat d’enlever, directement ou indirectement, une personne, sans que jamais ses proches ne soient informés de son sort. Reste, maintenant, à savoir  la date de l’entrée en vigueur de cette convention. Vingt signatures devront être recueillies pour la mise en œuvre de cette convention dans les meilleurs délais. D’autres pays sont appelés à s’associer à cette campagne pour contrer une pratique préjudiciable à la dignité humaine.

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