« Le PND se base sur le lien étroit entre les réformes économiques d’une part et les réformes politiques et sociales d’autre part », a affirmé M. Moubarak dans un entretien publié lundi par l’organe de son parti, le quotidien Mayo (Mai). « Il est impossible de réaliser la réforme politique escomptée à l’ombre de circonstances économiques inadéquates et l’on ne peut réaliser la justice sociale sans une économie forte générant un revenu national croissant, réalisant des emplois et augmentant les revenus individuels », a-t-il plaidé. « En même temps, il n’est pas possible d’aller de l’avant dans la consolidation des réformes économiques, sans une réforme politique, qui renforce la participation populaire », a ajouté le chef de l’Etat au pouvoir depuis 23 ans et qui pourrait briguer un cinquième mandat de cinq ans en 2005.
Concernant le volet économique, le gouvernement doit « redoubler d’efforts (…) notamment dans les domaines des investissements, de la libéralisation du marché et de la réforme du secteur financier », estime M. Moubarak. Pour absorber les « retombées négatives » des réformes économiques, notamment la hausse des prix des produits de base, le gouvernement veut « améliorer la compétitivité de l’économie pour qu’elle puisse atteindre des taux de croissance élevés et continus », a-t-il expliqué. « Augmenter les exportations, rendre les produits égyptiens compétitifs, attirer davantage d’investissements internes et étrangers » sont les moyens d’atteindre cet objectif, estime le président égyptien.
Le gouvernement veut résoudre le problème du chômage « aux racines », « en développant l’éducation scolaire et universitaire pour former des cadres productifs », selon le président, qui a affirmé qu’il s’agissait de la « première priorité du nouveau gouvernement ».
Le taux de chômage en Egypte a atteint 9,9% de la population active, selon des estimations officielles et le nombre de chômeurs est estimé à 1,99 million. Interrogé sur les « tentatives d’ingérence étrangère » et la « possibilité de bénéficier des initiatives de réformes internationales », M. Moubarak a estimé nécessaire de « profiter de l’expérience de ceux qui nous ont précédés dans ce domaine ».
Il a cependant réitéré que la coopération avec l’étranger, dans ce domaine, ne signifiait pas dicter à l’Egypte des mesures qui contredisent ses propres convictions. « La condition principale à laquelle je tiens dans ce domaine, c’est d’utiliser ces expériences (étrangères) pour appuyer nos propres objectifs, basés sur notre connaissance des spécificités de notre société et de sa capacité à intégrer ces réformes », a-t-il souligné.
Le président Moubarak a, par ailleurs, souligné l’importance du rôle des jeunes membres du PND, qui selon le journaliste qui l’interrogeait, représentent désormais 60% des adhérents, et dont le fils du président, Gamal Moubarak, 41 ans, est la personnalité la plus en vue. M. Moubarak a prôné « l’ouverture des jeunes au monde extérieur », afin de « consolider l’esprit de dialogue et de tolérance et faire reculer l’esprit fondamentaliste et extrémiste ».
• Lamia Radi (AFP)