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Émeutes de 1981 : les familles réclament une enquête

Depuis que les autorités marocaines ont exhumé, puis inhumé, les corps des victimes des émeutes de juin 1981, les réactions et les revendications se suivent et ne se ressemblent pas. La dernière en date est le sit-in, organisé dimanche devant la caserne des sapeurs-pompiers où sont enterrées les victimes. C’est le Forum Marocain Vérité et Justice qui a appelé à l’organisation de cette action, à laquelle s’est associée, et pour la première fois, la CDT (Confédération Démocratique du Travail), dont la responsabilité morale est certaine et qui suit cette affaire de très près. C’est la CDT qui avait, en effet, appelé à la grève générale le 20 juin 1981. Les manifestations se sont alors multipliées, donnant lieu à une série d’émeutes et d’affrontements entre forces de l’ordre et protestataires.
Le sit-in, qui s’est tenu dimanche après midi, a duré une heure. L’action a mobilisé un grand nombre de familles des victimes des émeutes de 1981. Elle a également vu la participation de plusieurs organisations, notamment l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), le Syndicat national de l’enseignement supérieur, ainsi que le comité des familles des victimes de 1981. Une revendication était particulièrement mise en avant lors de cette manifestation. Tous les participants exigeaient en fait l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités dans les évènements de juin de 1981. Ils estiment que du moment que l’exhumation des corps des victimes s’est faite sous le contrôle du parquet de Casablanca, et conformément à la loi, l’ouverture d’une enquête s’avère donc indispensable. Pour leur part, les familles des victimes réclament que justice soit faite pour qu’elles puissent définitivement faire le deuil de leurs proches, après plusieurs années de souffrance en silence. « Nous tenons absolument à ce que les corps des victimes soient identifiés puis rendus à leurs familles. Il faut que des analyses ADN soient faites par des gens dignes de confiance », insiste Habib Jamal Eddine, membre de la commission des familles des victimes de 1981.
Pour lui, ce sit-in est une manière de protester contre l’exhumation des corps des victimes. « Ce qui s’est passé est une dissimulation des indices du crime », renchérit M. Jamal Eddine. Rappelons que les émeutes de Casablanca avaient éclaté en juin 1981. Elles avaient coûté la vie à plus d’une centaine de personnes. La hausse des prix des denrées alimentaires de base, du pain notamment, était à l’origine de ce soulèvement et de la flambée de violence qui s’en est suivie. En guise de protestation, la CDT avait appelé à observer une grève générale le 20 juin 1981. Les manifestations se sont alors multipliées durant deux jours, donnant lieu à une série d’émeutes et d’affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants. Un quart de siècle plus tard, l’affaire refait surface. Une commission d’enquête avait en effet entamé ses travaux récemment pour l’identification des victimes, enterrées près de la caserne des sapeurs-pompiers de la métropole. L’affaire des cadavres de juin 1981 continue à faire des remous. Une chose est sûre, le dossier ne sera pas enterré de sitôt.

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