24 heures

En attendant un adjudicataire

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La capitale économique est en train de se débarrasser, par la voie judiciaire, de la mafia de l’habitat anarchique. Fonctionnaires, agents et auxiliaires d’autorité, entrepreneurs, vendeurs et revendeurs, intermédiaires, ont été déférés devant le juge d’instructions dans le cadre de l’affaire Lahraouiyine.
Cette affaire, où sont impliqués plus d’une centaine d’individus, donnera lieu au premier procès de l’habitat clandestin de cette dimension. Il permettra, outre la sanction des personnes impliquées, de déterminer, grâce au travail du juge d’instruction, les modalités de création, de développement et de fonctionnement des structures des réseaux mafieux des constructions anarchiques. Ce qui permettra de dégager au profit de la police judicaire et des autorités compétentes, une stratégie tant pour la prévention que pour le démantèlement.
Mais, le problème des constructions anarchiques à Casablanca ne se limite pas aux réseaux structurés comme celui qui opérait à Lahraouiyine. La ville souffre également des opérations ponctuelles. Il s’agit, généralement, de trois ou quatre personnes qui s’associent autour d’un seul «coup» et qui se séparent une fois le «boulot» terminé. L’exemple le plus courant est celui où un propriétaire décide de violer la loi en ajoutant deux étages ou même trois de plus que ce qui est permis. Il recourt à un intermédiaire qui intervient auprès des autorités de proximité pour qu’elles ferment leurs yeux. Au terme des travaux, le petit réseau mafieux s’auto-démantèle. Un modus operandi qui permet de ne pas laisser de traces.
En cas de problèmes judicaires, le propriétaire invoquera la bonne foi et l’agent d’autorité prétendra n’avoir rien vu expliquant cela par un manque de moyens humains et matériels pour contrôler tout le périmètre dont il a la responsabilité.
A El Oulfa, l’un des quartiers qui connaissent le plus grand taux de violation de la loi urbanistique, les habitants d’une ruelle donnant sur la grande avenue de Oued Sebou, se plaignent, depuis plusieurs mois – depuis le début des travaux – du danger que représente pour leur sécurité le fait que le propriétaire d’une maison ait ajouté trois étages de plus à sa maison censée n’être qu’un R+2 comme tout le quartier. Malgré ces plaintes et le fait que cela se passe sur une grande avenue, personne n’a bougé pour arrêter les travaux. Aujourd’hui, c’est devenu une tour au cœur d’El Oulfa (voir photo ci-dessus).
Des habitants ironisent sur cette affaire en disant que les autorités du quartier ont voulu s’offrir, eux aussi, des tours jumelles à l’instar du Maârif. «Il vont bientôt trouver un adjudicataire pour la deuxième tour, ils attendent des manifestations d’intérêts», ironise-t-on dans le quartier.

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