La Cour constitutionnelle gabonaise a jugé «irrecevable» une requête contestant la privatisation de l’opérateur public Gabon Télécom au profit de Maroc Telecom, qui a provoqué un intense débat dans le pays, a-t-on appris mardi auprès de cette juridiction. «La requête a été déclarée irrecevable», a déclaré à l’AFP un responsable de la Cour. Cette plainte avait été déposée par des agents de Gabon Télécom qui contestaient les conditions de la cession de 51% du capital de la société à l’opérateur marocain, lui-même filiale à 51% du groupe français Vivendi. Selon la plus haute juridiction du Gabon, la convention de cession d’actions n’est ni une loi, ni un acte réglementaire, ni un traité international, et ne peut donc faire l’objet d’un contrôle de constitutionnalité. Cet épisode devrait clore le débat juridique sur «l’affaire» Gabon Télécom, estime le quotidien gouvernemental L’Union.
Reste le volet politique. Fin juin, l’Assemblée nationale s’était emparée du dossier, majorité et opposition déplorant le «bradage» du patrimoine national et la liquidation de ce «fleuron des entreprises gabonaises». Le gouvernement estime toutefois que la cession de Gabon Télécom, dont le prix de vente a été fixé à 61 millions d’euros, a été motivée par sa mauvaise gestion passée, marquée par des «sureffectifs», des «sursalaires», des "avantages indus» et des «dépenses non maîtrisées» qui risquaient de condamner l’entreprise au dépôt de bilan. Le repreneur marocain a pour sa part chiffré 138 millions d’euros les pertes consolidées de l’opérateur gabonais.