24 heures

Irak : Bush crée un semblant d’unité

Une tournée en Italie et en France, les commémorations du Jour J, le vote à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’Onu d’une résolution sur l’Irak et la décontraction apparente du sommet du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) ont un peu redoré son blason.
Les funérailles nationales cette semaine de l’ex-président Ronald Reagan (1981-1989), véritable icône du parti républicain auquel appartient aussi M. Bush, lui permettent de revendiquer son héritage. Mais elles éclipsent totalement dans les médias américains le sommet du G8 qu’il accueille à Sea Island (Georgie, sud-est). Un sondage publié jeudi par le Los Angeles Times montre toutefois que sa position est toujours aussi fragile face à son adversaire démocrate John Kerry à moins de cinq mois de l’élection présidentielle du 2 novembre. Cette enquête crédite le candidat démocrate de 51% des intentions de vote contre 44% à son adversaire républicain dans le cas où les deux candidats seraient seuls à s’affronter lors du scrutin du 2 novembre. Dans le scénario d’une élection à trois avec Ralph Nader, John Kerry aurait 48% contre 42% à M. Bush et 4% au candidat indépendant. Selon ce sondage, effectué lors de la tournée en Europe de George W. Bush et avant le vote de la résolution de l’Onu et du sommet du G8, 55% des Américains désapprouvent la façon dont M. Bush gère la situation en Irak et 56% estiment que le pays devrait changer de cap.
Pour la Maison-Blanche, le vote mardi à l’unanimité de la résolution de l’Onu et la camaraderie affichée par George W. Bush et ses partenaires du G8 permettent de contrer les critiques de John Kerry l’accusant d’avoir isolé les Etats-Unis sur la scène internationale. Les relations entre M. Bush et certains de ses partenaires restent quand même crispées. Les commémorations du 60e anniversaire du Jour J en Normandie ont célébré l’amitié historique entre la France et les Etats-Unis mais le G8 a fait réapparaitre les lignes de fracture entre les deux pays au sujet de l’Irak.
La France, l’Allemagne et la Russie s’étaient opposées à l’intervention militaire des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne en mars 2003 pour renverser le dictateur irakien Saddam Hussein. Le président américain ne désespère pas de persuader l’Otan de s’engager en tant que tel en Irak après le 30 juin mais son homologue français a tout de suite mis le holà, s’affirmant « tout à fait réservé » face à cette initiative. Le sommet de l’alliance atlantique doit se tenir à la fin du mois à Istanbul (Turquie) et promet de nouvelles passes d’arme sur la question.
Quant au soutien financier international à la reconstruction de l’Irak, M. Bush n’a pas obtenu grand chose au G8 et les discussions sur la dette accumulée par le régime de Saddam Hussein achoppent toujours sur le montant de sa réduction. Dans un éditorial, le New York Times a reconnu jeudi que la semaine écoulée à été plutôt bénéfique pour George W. Bush.
« Malheureusement, ces progrès ne peuvent faire oublier tout ce qui s’est passé avant: La décision désastreuse du président Bush de précipiter l’invasion (de l’Irak) sans l’accord du Conseil de sécurité, la planification inepte de l’occupation et les dégâts que ces politiques ont fait subir à l’Irak, au Moyen Orient et aux relations de l’Amérique avec le reste du monde », souligne le journal.

• Jean-Louis Doublet (AFP)

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