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Justice : Rakia Abou Ali et ses frères en grève de la faim

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«Normal et stable». C’est ainsi qu’un communiqué du Procureur général près la Cour d’appel de Meknès a qualifié l’état de santé de Rakia Abou Ali et ses trois co-détenus incarcérés à la prison de la capitale ismaïlienne. Le Parquet indique ainsi que Rakia Abou Ali, ses frères Mohamed et Mustapha, ainsi que le dénommé Safouane Zerhraoui sont sous surveillance médicale permanente depuis qu’ils ont initié une grève de la faim 24 juillet dernier.  Le magistrat précise, en réponse à des allégations des détenus, que Rakia Abou Ali a été présentée à un cardiologue de l’hôpital public de la ville et que ce dernier, suite à un diagnostic, lui avait prescrit une ordonnance qu’elle refuse d’utiliser. Son frère Mustapha, lui, avait été soigné pour de légères blessures à la main, ajoute le même communiqué.
Mercredi 1er août, et dans le cadre de l’affaire Abou Ali, le Conseil supérieur de la magistrature a décidé de révoquer Driss Laftah, juge au tribunal de première instance de Khénifra. Le magistrat, qui aura toutefois droit à ses indemnité de retraite, a été sanctionné pour des actes "graves portant atteinte à la réputation et à l’honneur de la justice", en relation avec le scandale qui a éclaté le printemps dernier à Khénifra.
Le Conseil supérieur de la magistrature a toutefois acquitté Aziz El Ouazzani Chahdi, substitut du Procureur général près la Cour d’appel de Meknès, pour manque de preuves l’accablant.
L’affaire Abou Ali a éclaté en février et mars derniers suite aux "révélations" de la principale protagoniste qui a multiplié les sorties médiatiques accusant des magistrats de Khénifra et Meknès, mais aussi des éléments de la Gendarmerie royale à Tighassaline, localité près de Khénifra. Abou Ali y affirmait avoir été «séquestrée» par un magistrat pendant de longs mois à Meknès et qui l’aurait réduite à l’état d’"esclave sexuelle". Allégations qu’elle accompagnait d’une débauche de photographies et d’enregistrements vidéos. Fin mars 2007, Roukia Abou Ali est arrêtée avant d’être déférée devant le Parquet de Meknès pour répondre de sa part de responsabilité dans un meurtre aux environs de Khénifra, mais aussi d’autres accusations basées sur des plaintes du voisinage à Tighssaline, et de ses déclarations mettant en cause des magistrats et des éléments de la Gendarmerie royale dans la région.
Native d’Oujda, âgée de 35 ans et divorcée depuis dix ans, elle affirme avoir entretenu une relation de plusieurs années avec un magistrat de la Cour d’appel de Meknès qu’elle accuse de séquestration, mais aussi d’exploitation sexuelle, pendant au moins trois ans.
Les Abou Ali, dès le début des années 1990, enchaînent les condamnations en justice pour divers motifs : prostitution, proxénétisme, trafic de drogue ou encore tentative d’escroquerie. Le magistrat accusé par Rakia Abou Ali a été muté dans un premier temps à Kénitra avant d’être suspendu sur décision du Conseil supérieur de la magistrature. Le procès des Abou Ali démarrera en septembre prochain. L’instruction pour élucider toute l’affaire, elle, est toujours en cours.

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