24 heures

Le coït interrompu

© D.R

Le Pape Benoît XVI a suscité une grande polémique, mardi, en déclarant à l’occasion de sa visite au Cameroun que le préservatif «aggrave le problème du sida». Cette déclaration a fait l’objet, hier mercredi, d’une large campagne de dénonciation à travers le monde. Ce n’est pas la première fois que le Souverain pontife affiche son opposition à l’usage du préservatif. La position de l’Eglise qu’il s’estime investi de la mission de défendre et de plaider partout dans le monde est basée sur une double interdiction : ne pas avoir de relations extraconjugales et ne pas avoir d’acte sexuel qui n’a pas pour finalité la reproduction de l’espèce. Utiliser un préservatif est donc strictement interdit que ce soit pour se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles ou pour éviter la conception. Mais, ce qui est choquant dans la dernière déclaration du chef de l’Eglise catholique, c’est qu’il a fait ses déclarations sur le sol africain où le sida est la première cause de décès. Selon l’Onusida, plus de 22,5 millions d’habitants sont touchés par cette maladie. Et la transmission se fait en progression géométrique dans certaines régions. Des pays ont atteint des taux alarmants de propagation qui menacent sérieusement l’existence de leurs populations. L’usage du préservatif freinerait sans aucun doute la propagation de cette maladie. Et c’est pour cette raison que tous les efforts déployés tant par des ONG africaines locales que par les organisations mondiales concernées se focalisent sur la sensibilisation à l’usage du seul mode de protection ayant prouvé son efficacité contre la transmission du sida.  Il existe un autre qui est évidemment plus sûr à savoir l’abstinence totale de tout acte sexuel. Mais, il faudrait que l’Eglise ait la capacité de convaincre 22,5 millions de personnes, rien qu’en Afrique, de faire le vœu du célibat et de tenir cet engagement par la suite. Ce qui est impossible à réaliser.   
Mais, par contre, Benoît XVI pourrait s’inspirer de la position de l’Islam sur cette question et qui est très avancée par rapport à celle de l’Eglise catholique. D’abord, en ce qui concerne la contraception, elle était pratiquée du temps du Prophète à travers la méthode du coït interrompu et que les ouléma ont assimilé à l’usage du préservatif. «Nous pratiquions le coït interrompu à l’époque du Prophète. Le Prophète le sut et ne nous l’interdit pas», rapporte le recueil de Muslim. Pour ce qui est de la protection contre le sida, l’islam érige la préservation de la vie humaine en priorité absolue. «Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction», Sourate Al Baqara – verset 196.
Il s’agit là d’une bonne approche qui pourrait servir de base pour lancer un débat au sein de l’Eglise catholique. Le dialogue entre les religions monothéistes devrait servir aussi à cela.

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