24 heures

Le groupe Zarqaoui soigne son image

Dans une opération de relations publiques, des hommes armés et masqués, assurant appartenir au groupe al-Tawhid wal Jihad (Unification et guerre sainte) de l’islamiste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, sont venus chercher, tôt dimanche matin, à leur domicile de Samarra (120 km au nord de Bagdad), plusieurs journalistes, dont celui de l’AFP, et les ont conduits les yeux bandés à environ une heure de la ville. Ils les ont fait pénétrer dans une maison et ont expliqué avoir mis la main sur 15 malfaiteurs, dirigés par un capitaine de police, qui avaient enlevé un enfant de 11 ans, fils du responsable de la Caisse de retraite de la province sunnite de Salaheddine (nord).
Ils ont montré aux journalistes Louaï al-Jawari, kidnappé le 25 juillet dans la localité de Dhoulouiya (75 km au nord de Bagdad) et un homme en survêtement présenté comme le chef des ravisseurs.
« Nous nous faisions passer pour des moudjahidine (combattants islamistes) et il s’agit du cinquième enfant que nous enlevons pour obtenir une rançon auprès des familles », a expliqué l’homme qui s’est identifié comme le capitaine Saâd Abdel Razak, du poste de police de Dhoulouiya.
Il a précisé qu’après sa capture, il avait avoué au groupe de Zarqaoui que l’enfant se trouvait « entre les mains d’autres malfaiteurs à Bagdad ». Les combattants islamistes ont expliqué s’être rendus dans la capitale, avoir libéré l’enfant et capturé ceux qui le gardaient.
« Mon fils a été kidnappé le 25 juillet à la sortie du stade de football de Dhoulouiya. Le lendemain, au téléphone, un inconnu m’a accusé de travailler avec les Américains et m’a réclamé 200.000 dollars. Je lui ai répondu que j’étais un fonctionnaire irakien et n’avais pas cette somme », a raconté à l’AFP Hamad Mahmoud al-Jawari.
« Il a essayé de me faire croire qu’il travaillait pour les moudjahidine et que la somme irait à la résistance », a-t-il ajouté avant d’expliquer qu’il avait pris contact avec des imams et des combattants islamistes de la ville pour obtenir la libération de son fils. « J’ai été surpris ce matin quand ils ont frappé à ma porte et m’ont ramené mon enfant. Je les ai embrassés », a-t-il dit à l’AFP. « Nous allons assurer la sécurité et la stabilité dans les villes irakiennes et nous frapperons tous ceux qui veulent porter atteinte à la sécurité des citoyens », a affirmé un activiste, qui a lu un communiqué de la section d’al-Tawhid wal Jihad de Samarra, Dhoulouiya et Balad, localités au nord de la capitale. « Avec l’aide de Dieu et grâce à nos services de renseignement, nous avons réussi à arrêter un groupe prétendant être des moudjahidine, qui se livraient à des enlèvements crapuleux dans les régions où est présente la résistance », ajoute le texte.
Selon les islamistes, les ravisseurs « extorquaient de l’argent aux familles et portaient ainsi atteinte à la réputation de la résistance. Ils ont avoué leur crime et nous allons remettre ces bandits à la vraie police irakienne lorsqu’elle prendra en charge Samarra ».
Les Etats-Unis tiennent Zarqaoui pour l’un des principaux responsables de la violence en Irak et ont mis sa tête à prix pour 25 millions de dollars. Son groupe a revendiqué un certain nombre d’attentats meurtriers en Irak, ainsi que l’assassinat de plusieurs étrangers qu’il avait pris en otages dans le pays.

• Diyah Hamid (AFP)

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