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Le juge espagnol Baltasar Garzon fait marche arrière

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Le juge espagnol Baltasar Garzon a renoncé, mardi, à ouvrir une enquête sur les crimes commis lors de la guerre civile espagnole (1936-1939) et durant l’époque du général Francisco Franco (1939-1975), laissant aux tribunaux régionaux la possibilité d’instruire ces crimes, a-t-on indiqué de source judiciaire. Le célèbre juge de l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole, a annoncé dans une décision rendue publique mardi, la prescription de la responsabilité pénale du général Franco qu’il tenait, avec 34 autres responsables du régime franquiste, pour responsables d’exécutions sommaires et de 150.000 disparitions forcées entre 1936 et 1975. Le juge Garzon, qui risquait d’être déclaré incompétent pour instruire une telle enquête, a renvoyé les descendants, les familles et les associations des victimes aux tribunaux régionaux où ces crimes ont été commis, comme le réclamait le parquet. Le 7 novembre courant, la chambre pénale de l’Audience nationale a décidé de bloquer de manière préventive les opérations d’exhumation des restes des disparus de la guerre civile et de la période du franquisme (1939-1975). Réuni d’urgence en session plénière extraordinaire, le tribunal a voté, par dix voix pour et cinq contre, en faveur d’une demande urgente présentée par le ministère public pour geler l’ouverture des fosses communes ordonnée par le juge Baltasar Garzon. Le parquet avait estimé que l’exhumation devrait être suspendue, en attendant une décision de l’Audience nationale sur la compétence ou non du juge Garzon pour enquêter sur les crimes commis durant la guerre civile et sous l’ère du général Francisco Franco. Le substitut du juge Garzon, le magistrat Santiago Pedraz, avait autorisé l’ouverture de six fosses communes dont un columbarium de la basilique du célèbre Valle de los Caidos, au nord de Madrid. Le 16 octobre dernier, Garzon s’était déclaré compétent pour exhumer les «crimes contre l’humanité» commis sous le régime du général Francisco Franco et éclaircir le sort de près de 150.000 disparus entre 1936 et 1975.
Garzon, qui tient le général Franco et 34 autres responsables du régime franquiste pour responsables de ces crimes, a autorisé l’exhumation de 19 fosses communes, dont celle du poète Federico Garcia Lorca. Le juge espagnol estimait qu’il y a eu «un plan systématique d’extermination prolongé dans le temps» qui a requis «l’utilisation de la violence» ce qui équivaut à un crime contre l’humanité sans prescription. «La protection des droits des victimes reste garantie par les dispositions de la Loi de la Mémoire Historique» et cette norme «reste le canal idoine pour le rétablissement et la préservation des droits des victimes», rétorque pour sa part le parquet. De larges pans de la société espagnole et des secteurs conservateurs de la classe politique se sont prononcés contre l’ouverture d’une telle enquête pour ne pas «remuer le couteau dans une plaie heureusement cicatrisée».

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