24 heures

Le régime irakien dans le collimateur US

Six mois après les attentats du 11 septembre, l’Irak se trouve confronté à une menace militaire américaine visant le renversement du régime de Saddam Hussein, la plus sérieuse depuis la guerre du golfe en 1991.
Même en l’absence d’une quelconque preuve sur son implication dans les sanglants attentats de new York et Washington, le régime de Saddam Hussein est désigné par Washington comme la prochaine cible potentielle, après l’Afghanistan, de sa « guerre antiterroriste ». Cette option sera au centre de la tournée que le vice-président américain Dick cheney entreprendra partir de dimanche et qui le conduira notamment en Turquie et dans neuf pays arabes.
Le soupçonnant d’avoir développé des armes de destruction massive, en l’absence des inspecteurs de l’ONU depuis trois ans, le président américain George w. Bush a placé l’Irak., Avec l’Iran et la Corée du Nord, dans « un axe du mal” abattre et ses ministres ont ouvertement parlé du renversement de Saddam Hussein.
Bête noire des administrations qui se sont succédéés la Maison blanche depuis la guerre du golfe, Saddam Hussein prend au sérieux de telles menaces. « Nous soutenons l’option du renversement du régime, un slogan civilisé qui est meilleur que celui d’agresser la population,” Ce fut la première fois que Saddam Hussein évoque publiquement son éventuel départ du pouvoir. Son éviction est un voeu pieux des dirigeants américains depuis qu’ils ont arrêté l’avancée de leur armée sur Bagdad au moment où, ils libéraient le Koweit en février 1991, après sept mois d’occupation irakienne.
Après avoir tablé sur un effritement progressif des sanctions frappant son pays depuis en 1990, avec notamment la reprise en 2000 des vols aériens avec l’étranger, Saddam Hussein a croisé le fer avec l’administration américaine, refusant net un retour des inspecteurs de l’ONU en désarmement et en faisant avorter l’été dernier, avec l’appui de la Russie au Conseil de Sécurité, un projet de révision des sanctions internationales. Mais avec les attentats du 11 septembre qu’il a décrit comme « un évènement qui n’est ni normal ni minime » mais qu’il n’a jamais condamné, Saddam Hussein s’est vu prendre dans l’engrenage de la machine de guerre américaine, menaçant tous azimuts tous les pays soupçonnés de soutien au terrorisme. « (Les Américains) récoltaient les épines seméés par leurs dirigeants dans le monde », déclarait-il aux premiers jours ayant suivi les attentats de new York et de Washington, avant de conseiller la maison blanche de faire preuve de « justice » et de « sagesse ». Rompant progressivement avec ses diatribes habituelles contre les Etats-Unis, Saddam Hussein a montré des signes d’adaptation la nouvelle donne créée l’échelles internationale par les attentats antiaméricains. Décembres, il a appelé la reprise du dialogue avec l’ONU, interrompu depuis un an en raison de son refus d’autoriser le retour des inspecteurs de l’ONU, dénoncé comme « des espions ». Jeudi dernier, son ministre des affaires étrangères Naji Sabri et le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan ont eu jeudi new York des pourparlers qualifiés par les deux parties de « positifs » et qu’ils ont convenu de reprendre en principe la mi-avril.
Cette échéance, si elle était confirmée, serait déterminante l’approche de la révision fin mai du régime des sanctions par l’ONU sur la base d’un projet américain, auquel s’oppose d’ores et déjà Bagdad.
« les Etats-Unis trouveront toujours un prétexte pour se débarrasser une fois pour toute de Saddam Hussein, dont le départ ne sera regretté par personne même si on se montre à récalcitrant une telle opération contre un état souverain », estime un analyste arabe.

• Taeb Mahjoub (AFP)

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