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Les droits de «l’Homme marocain»

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Les autorités coloniales espagnoles de Mellilia ont interdit l’accès à cette ville à un journaliste du quotidien arabophone Al-Alam. Khalid Benhommane, qui voulait réaliser un reportage dans le préside occupé, a été refoulé par la police espagnole sans aucune explication.  Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Les correspondants de la presse marocaine accrédités dans les villes avoisinantes sont habitués à ce genre de comportement de la police espagnole. Ils savent, quand ils publient des articles critiques à l’égard des autorités espagnoles, qu’ils risquent de faire l’objet de représailles. Ces décisions sont prises à un niveau local, dans un cercle très réduit, et ne font pas l’objet de consultations avec le gouvernement central.
Généralement, ce sont des petits officiels qui prennent la décision. Il peut s’agir du sous-délégué du gouvernement, du conseiller municipal chargé des affaires urbaines, du commissaire chargé de la «Brigade d’information», ou même du sous-officier de la garde civile chargé de la permanence au poste frontière, etc. Quelqu’un se réveille un matin, on lui dit que tel journaliste marocain a fait un commentaire assez dur sur une affaire relevant de ses compétences, et il décide de punir l’auteur de l’article concerné. Ce qui est condamnable de tous les points de vue dans une démocratie.
D’ailleurs, le SNPM, dans un communiqué rendu public hier mardi 31 mars, a dénoncé le refoulement du journaliste d’Al-Alam en invoquant «les principes des droits de l’Homme». Or, on semble oublier que Sebta et Mellilia sont des villes occupées. Et l’on ne peut pas exiger le respect du droit à l’information dans un territoire où le plus élémentaire des droits humains, à savoir le droit à la liberté, est bafoué.
On ne peut pas demander à un colonisateur de respecter les règles de la démocratie.
Quand un commissaire de police ou un commandant de la garde civile est affecté à Sebta ou à Mellilia, il finit toujours par abandonner la quasi-totalité des règles de comportement qu’il a apprises lors de sa formation. Quand son commandement lui demande de refouler des mineurs vers le côté marocain sans procédure alors que la loi interdit formellement le refoulement de tout immigré clandestin n’ayant pas atteint la majorité légale, ou quand ses chefs lui demandent d’ordonner à ses hommes de donner «une raclée» aux centaines de Marocains s’adonnant à la contrebande au moment où ils font la queue pour accéder à la ville juste pour leur «apprendre à respecter la police espagnole», un officier qui vient de débarquer comprend qu’on ne lui demande surtout pas de respecter les droits de «l’Homme marocain». Et, il ne le fera pas.

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