Les propos de Dominique Strauss-Kahn ont dû résonner très fort au palais El Mouradia. S’il est resté courtois en évitant de citer le régime militaire algérien qui s’accapare la rente gazière et pétrolière, le directeur général du Fonds monétaire internationl (FMI) n’y est pas allé par quatre chemins. «La gestion responsable des richesses naturelles repose avant tout sur un ferme attachement à la bonne gouvernance. La bonne gouvernance aide à ce que les recettes provenant des matières premières profitent à toute la société», a-t-il déclaré en inaugurant un séminaire de deux jours à Alger, organisé conjointement par le FMI et la Banque centrale d’Algérie. «Vos pays ont la chance de posséder des richesses naturelles extraordinaires. Et pourtant, dans beaucoup d’entre eux, le chômage est élevé, surtout parmi les jeunes, et des millions de personnes continuent de vivre dans la pauvreté», a-t-il déploré. Abdelaziz Bouteflik et ses généraux ne vont certainement pas apprécier ces reproches à peine déguisés du chef du FMI qui a tenu, lundi dernier, à féliciter l’expérience marocaine de l’INDH. Le Maroc est «très bien placé» en matière de développement humain, avait souligné le directeur général du FMI.