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L’Etat de Palestine sera faible

La viabilité de l’Etat que les Palestiniens veulent créer dépendra de la superficie des territoires occupés qu’Israël entend garder sous son contrôle et des prérogatives dont jouira cette entité. Les Palestiniens souhaitent ériger leur Etat sur l’ensemble des territoires occupés en 1967, c’est-à-dire la Cisjordanie, Jérusalem-est (5.800 km2) et la bande de Ghazza (362 km2). Ils exigent ainsi qu’Israël retire son armée de ces territoires, conformément à la résolution 242 du conseil de sécurité de l’ONU de novembre 1967. Mais la 242 a toujours été un sujet de controverse en raison de sa formulation. Si le texte français ne souffre aucune ambiguïté, puisqu’il exige le retrait des forces armées israéliennes « des territoires occupés lors du récent conflit », la version anglaise, en revanche, parle d’un retrait « de territoires occupés ». Sur la base de cette version, Israël a toujours prétendu que cette résolution ne l’obligeait pas à évacuer tous les territoires conquis en 1967. Le premier ministre israélien Ariel Sharon a accepté l’idée d’un Etat palestinien lors d’une rencontre en février à la Maison-Blanche avec le président américain George w. Bush qui défend la vision de deux Etats vivant en paix côte à côte. En octobre 2001, il s’était déjà déclaré favorable à un Etat sur une partie des territoires palestiniens, à condition qu’il réponde à toutes les exigences de sécurité d’Israël. Selon lui, cet Etat devrait être démilitarisé et l’armée israélienne devrait contrôler ses frontières extérieures.
Selon la presse israélienne, Sharon accepterait que cet Etat couvre en Cisjordanie les quelque 40 % sous contrôle total ou partiel de l’autorité palestinienne.
Sharon a cependant été désavoué dimanche par son propre parti, le Likoud, dont le comité central a voté à la quasi unanimité en faveur d’une motionn de son rival, l’ancien premier ministre Benjamin Netanyahu, rejetant l’idée même d’un Etat palestinien. Quant au parti travailliste, aujourd’hui partenaire dans la coalition au pouvoir, il avait approuvé en 1997 le principe de l’autodétermination des Palestiniens et leur droit à un Etat. Le président palestinien Yasser Arafat avait promis à son peuple qu’un Etat palestinien serait proclamé le 4 mai 1999, à la fin de la période intérimaire de cinq ans prévue par les accords d’Oslo de 1993 sur l’autonomie palestinienne, mais cette date a été repoussé Sine die.
Le dernier round de pourparlers israélo-palestiniens sur le statut final des territoires palestiniens avait eu lieu en janvier 2001 à Taba en Egypte et l’autorité de Arafat exige que toute future négociation tienne compte des progrès qui y avaient été accomplis, ce que Sharon a rejeté. A Taba, Israéliens et Palestiniens avaient fait « de progrès substantiels » sur les questions sensibles de Jérusalem, du statut des lieux saints, du droit au retour des réfugiés palestiniens et des frontières du futur Etat. Selon les médias israéliens, Israël aurait alors accepté un retrait de 94% à 95% de la Cisjordanie et de la totalité de la bande de Ghazza, avec l’intention de maintenir 80% des colons juifs sur place.
De leur côté, les Palestiniens auraient accepté l’existence de blocs d’implantations juives en Cisjordanie. L’étendue de ces blocs n’avait cependant pas fait l’objet d’un accord. Sharon a exprimé en avril son opposition catégorique au démantèlement de la moindre colonie. Selon une étude exhaustive d’une organisation israélienne de défense des droits de l’Homme, B’tselem, publiée lundi, Israël a mis à la disposition des colonies juives plus de 40% des terres de Cisjordanie.
L’organisation affirme qu’Israël a établi dans les territoires occupés, y compris Jérusalem-est, un véritable « régime de séparation discriminatoire en faveur des colons qui rappelle le régime de l’apartheid ». Selon l’étude, le nombre de colonss a doublé depuis les accords d’Oslo, pour atteindre 380.000 personnes.

• Ezzedine Said (AFP)

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