Plusieurs hauts responsables de ce petit pays pétrolier allié des Etats-Unis ont déclaré à un groupe de journalistes français que ces avertissements « très généraux » étaient parvenus essentiellement des Etats-Unis. Il ont démenti une « présence » du réseau terroriste Al-Qaïda dans le pays et assuré qu’il ne fallait « pas s’inquiéter » du message attribué à son chef, Oussama Ben Laden, diffusé samedi soir par la télévision Al-Jazira du Qatar. Dans cet enregistrement, la voix attribuée au chef terroriste a menacé de lancer des attentats-suicide au Koweït, pour sa participation à la guerre en Irak. Le ministre de l’Information, Mohammad Abdallah Abou Al-Hassan, a déclaré qu’il y « avait eu certains avertissements de la part de certains pays, en particulier, les Etats-Unis. Il s’agit d’avertissements de type général, qui ne concernaient pas spécifiquement le Koweït », a-t-il indiqué. « Nous avons eu des incidents avant la libération de l’Irak (par la coalition), mais ils étaient sporadiques. Les incidents causés par des gens opposés à la présence des forces américaines au Koweït ont été au nombre d’un ou deux et étaient le fait d’adolescents qui n’avaient pas le soutien de la population ou d’une quelconque institution », a assuré le ministre. M. Abou Al-Hassan a expliqué que les « avertissements » reçus par le Koweït étaient des mises en garde « générales qui circulent dans le monde entier ». Aussi, a-t-il ajouté, « nous n’avons pas déclenché de signal d’alarme à l’attention de la population et des institutions locales ». Il a assuré qu’il n’y « avait pas de présence d’Al-Qaïda au Koweït, mais peut-être quelques sympathisants. Nous ne sommes pas au courant de la présence chez nous de cellules actives clandestines » de ce réseau, a-t-il ajouté. Le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, cheikh Jaber Moubarak Al-Ahmed Al-Sabah, a expliqué pour sa part que « les terroristes opérant de façon clandestine, le Koweït devait être sur ses gardes et prêt à faire face à ce problème. Nous pensons que les terroristes peuvent attaquer à tout moment n’importe où dans le monde, c’est pourquoi nous devons être sur nos gardes et vigilants face aux activités terroristes ». Ces déclarations sont intervenues au moment où se tenait samedi une audience du procès-fleuve de 12 Koweïtiens accusés d’avoir formé une cellule de soutien à deux de leurs concitoyens tués alors qu’ils menaient une attaque le 9 octobre 2002 sur l’île de Faïlaka, au nord du Koweït, contre une base américaine. Cette attaque avait fait un mort et un blessé parmi les soldats américains dont environ 40.000 sont stationnés dans le pays qui sert également de base arrière à l’armée américaine engagée en Irak. Le président du Parlement, Jassem Al-Khorafi, a, quant à lui, expliqué à propos de la déclaration attribuée à Ben Laden qu’il ne fallait « pas s’inquiéter de ce type de message ». « Il y a eu un ou deux incidents (anti-américains), c’est vrai, mais ce n’était pas le fait de gens d’Al-Qaïda. Cela arrivera toujours et vous aurez toujours des individus qui voudront passer à l’action, mais il y en a peu », a encore dit le président du Parlement. Les troupes américaines au Koweït sont présentes depuis la guerre du Golfe de 1991. Selon les responsables koweïtiens, leur présence est largement approuvée par la population.
Erwan Jourand (AFP)