24 heures

Nucléaire : L’Iran fait de la résistance

« On ne doit pas remettre son sort entre les mains des autres. Cela serait irrationnel », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, devant la presse, malgré la menace d’une saisine du Conseil de sécurité de l’Onu. « Nous avons la technologie et nous n’avons pas besoin de supplier les autres pour l’avoir.
C’est bon pour les pays qui n’en disposent pas », a-t-il ajouté. La maîtrise par l’Iran de la production de combustible pour ses futures centrales civiles constitue une préoccupation majeure de la communauté internationale, inquiète que cette technologie ne soit détournée pour fabriquer l’arme atomique. L’Iran a accepté en octobre 2003 auprès des trois grands pays européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium. Mais l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’alarme depuis lors de ce qu’elle considère comme étant des remises en cause des engagements pris par Téhéran.
Elle vient de presser l’Iran de suspendre « immédiatement » toutes ses activités d’enrichissement, y compris les opérations préalables, telles la construction de centrifugeuses et la production d’hexafluorure d’uranium (UF6), dont Téhéran a annoncé la reprise, arguant qu’elles ne sont pas constitutives de l’enrichissement. Les Européens font miroiter aux Iraniens la possibilité de les fournir en combustible en échange de leur renoncement à l’enrichissement de l’uranium. Le candidat démocrate à la présidentielle américaine, John Kerry, a lui aussi envisagé un tel marchandage, selon son entourage. « Nous n’avons pas besoin de leur générosité ni de leur aide », a répondu M. Assefi. Il a réaffirmé la volonté d’indépendance des Iraniens. « Quelles garanties y a-t-il » d’un approvisionnement sûr, est-ce qu’ils nous approvisionneront un jour et cesseront de le faire le lendemain s’ils l’ont décidé », a-t-il demandé. Le combustible de la première centrale nucléaire iranienne, construite à Bouchehr (sud) par les Russes, doit être livré par ces mêmes Russes. Mais la livraison est suspendue depuis des mois à la signature d’un accord entre les deux parties, même si l’Iran a accepté de retourner à la Russie le combustible une fois usagé. Selon M. Assefi, l’Iran n’a « pas encore pris de décision » quant à reprendre ou non l’enrichissement à proprement parler. Mais il a mis en garde l’AIEA car, selon lui, exercer trop de pressions sert les ultra-conservateurs iraniens.
A l’initiative des trois Européens, l’AIEA a donné à l’Iran jusqu’au 25 novembre pour lever les doutes sur la nature de ses activités. Elle réserve sa décision pour sa prochaine session en novembre. Mais elle pourrait alors saisir le Conseil de sécurité si elle estime que l’Iran n’a pas satisfait à ses exigences. Le Parlement iranien, aux mains des conservateurs, est en passe de rédiger une proposition de loi donnant au gouvernement mandat de reprendre l’enrichissement de l’uranium, a annoncé la semaine passée le président de la Commission parlementaire de la sécurité nationale et des Affaires étrangères, Alaeddin Boroudjerdi.
Un autre parlementaire ultra-conservateur, Hassan Kamran, a indiqué mardi collecter des signatures en faveur d’une proposition de loi pour un désengagement iranien du TNP, à la manière nord-coréenne, si l’AIEA ne retire pas l’Iran de son ordre du jour en novembre. Le texte évoqué par Alaeddin Boroudjerdi « en est aux stades préliminaires », a déclaré M. Assefi, « et si le Majlis (assemblée) l’approuve et qu’il est approuvé ensuite par le Conseil des gardiens et qu’il entre dans la loi, il va de soi que le gouvernement est obligé de l’appliquer ».

• Farhad Pouladi (AFP)

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