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Obaïd : mon remède contre le Parkinson

© D.R

Sami Obaïd, Maroco-canadien de 18 ans, en deuxième année de cycle préuniversitaire au Canada, est sur la voie d’un traitement révolutionnaire contre la maladie de Parkinson. Modestement, il raconte ce que son impressionnant  CV de 8 pages introduit à sa façon : «Mon objectif: réaliser quelque chose de grand pour l’humanité».
Pourquoi et comment il en est arrivé à mettre au point une méthode géniale permettant de créer des neurones pouvant remplacer, dans un cerveau, ceux que la maladie a détruits ? Son parcours de chercheur commence à l’âge de 12 ans, dans le cadre du Concours Expo Science, une véritable institution au Canada, par une étude sur les tornades. Deux ans plus tard, il se fait à nouveau remarquer par une invention permettant d’éloigner les chats des bacs à plantes : une idée toute simple, explique-t-il, basée sur l’utilisation des ultrasons.
C’est à quinze ans, en classe de sciences naturelles, que son intérêt pour les maladies neurodégénératives, la maladie de Parkinson par exemple, va se manifester. Le premier déclic se produit lorsque l’un de ses professeurs lui explique que ces maladies sont inguérissables dans la mesure où les neurones ne se répliquent pas. Quand on perd des neurones, ils ne sont pas remplacés, contrairement à la peau qui, elle, a le pouvoir de se régénérer. Une autre motivation anime Sami, champion panaméricain de Taekwondo et fan de Mohammed Ali, mis K-O par la maladie de Parkinson : il offrira à son champion une revanche sur la maladie.
Sami se pose donc la question : comment faire pour créer des neurones capables de remplacer ceux dégénérés d’un Parkinsonien ? Il commence par découvrir que les scientifiques du monde entier se sont déjà penchés sur le problème et qu’ils sont parvenus à une solution : extraire des cellules-souches neuronales du cerveau, les faire se multiplier, se différencier en neurones, puis réintroduire le tout dans le cerveau atteint.
Le problème est que cette méthode ne permet de produire qu’un nombre très limité de neurones, d’autant qu’elle suppose deux interventions chirurgicales : l’une pour extraire les cellules du cerveau et l’autre pour y greffer les neurones produits. C’est alors que Sami a l’idée de procéder à la «culture» de neurones à partir de cellules-souches, ces fameuses cellules contenues dans la moelle osseuse et qui sont capables de se transformer en d’autres types de cellules. A condition bien entendu de «nourrir» ces cellules-souches d’un certain type de protéines, dont la nature est jalousement tenue secrète par notre jeune génie.
Menée sur des rats de laboratoire, l’expérimentation confirme bientôt l’intuition. Mais les neurones ainsi produits, pourtant cent fois plus nombreux que ceux obtenus par la voie classique, ne permettent pas de conclure à un succès. C’est là qu’intervient la deuxième idée géniale de Sami Obaïd : mettre à contribution le processus qui détermine le cancer du cerveau, et qui voit les neurones revenir au stade de cellules-souches au rythme d’une intense prolifération, incontrôlée par définition.
Concrètement, il s’agit de provoquer, par l’effet de protéines spécifiques, la mutation ou dédifférenciation de neurones en cellules- souches, ce qui dans le cas d’un cancer prend la forme d’une prolifération incontrôlée. A cette différence que là, la prolifération est maîtrisée. Il ne reste plus qu’à introduire ces neurones non cancéreux dans le cerveau, après les avoir surchargés en dopamine, qui est en quelque sorte le carburant des neurones et ce par le biais d’un autre processus mis au point par Sami.
«Quand j’étais plus jeune, confie Sami Obaïd qui en profite pour remercier chaleureusement l’Université McGill, je rêvais d’aller sur la Lune. Si c’est le Canada qui m’en donne les moyens, je planterais donc le drapeau du Canada sur cette planète. Mais dans ma poche, il y aura quand même un drapeau marocain…».

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