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Où est le délit ?

En fait, nul ne peut rester insensible à la photo publiée dans la presse où l’on voit lesdits prévenus torses nus, menottés et entourés d’agents de police devant une foule de passants. Si l’on ajoute à cela un commentaire relayé par l’un des confrères où un responsable de la Sûreté régionale de Fès affirme que les détenus ont été «exhibés pour l’exemple», cela fait immédiatement penser à une scène tirée d’un western. Or, ce qu’il faut faire dans ce genre de cas, c’est éviter, surtout, de se laisser impressionner par le premier impact de l’image et de revoir les choses autrement. Pour ce qui est de la photo, il faut d’abord préciser qu’elle a été prise au moment de l’arrestation, comme il a été indiqué dans un communiqué de la DGSN. Ce qui signifie que la volonté «d’exhiber» les détenus telle qu’elle a été décrite dans certains reportages n’existe pas. Pour ce qui est du commentaire qu’aurait fait un responsable de la police locale, il peut être expliqué par une volonté de mettre en valeur le succès de l’opération d’arrestation et le fait qu’il se soit laissé emporter par l’enthousiasme suscité par une telle prise et la satisfaction affichée collectivement par une foule ravie de s’être enfin débarrassée d’une bande d’agresseurs dangereux.
D’autre part, il est nécessaire, pour comprendre ce qui s’est passé, de se pencher de près sur l’usage policier en la matière. Généralement, l’arrestation des agresseurs notoires organisés en bande criminelle fait souvent face à un problème de fond : le manque de témoins et de plaintes directes qui s’explique tout simplement par le fait que les gens ont peur de représailles. Montrer le criminel arrêté, menotté, entre les mains de la police rétablit la confiance chez le citoyen ayant été victime du prévenu. Cela l’encourage à porter plainte officiellement. En plus, une victime n’ayant pas reconnu l’identité de son agresseur au moment de l’incident, peut le reconnaître au moment où la police l’affiche publiquement après son arrestation. Cela arrive souvent dans le cas des agresseurs en série.
Y a-t-il eu une violation des droits desdits criminels ? Aucune loi n’oblige la police à couvrir le visage d’un agresseur arrêté en flagrant délit au moment de son interpellation pour le protéger des regards des gens ou des caméras des journalistes. Où est donc le délit?

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