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Police : Les GUS passent à la trappe

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Les Groupes urbains de sécurité (GUS) passent à la trappe deux années, jour pour jour, après leur lancement officiel dans le cadre d’une stratégie de proximité voulue par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Dans un communiqué diffusé, hier lundi, cette dernière ne parle pas de "démantèlement" ou de "dissolution", mais plutôt d’un "redéploiement" qui intervient dans le cadre de l’"optimisation des ressources humaines". Selon la DGSN que Cherki Draïss chapeaute depuis près d’un mois, les effectifs et les moyens matériels, mis précédemment au service des GUS, vont être dispatchés sur les divers services (sécurité publique, services de la police judiciaire et police de la circulation).
Ni les modalités de ce redéploiement ni le calendrier nécessaire pour le retour des GUS "à la normale" n’ont pas été précisés par la DGSN. Interrogée hier matin par ALM, une grande partie des responsables sécuritaires dans plusieurs villes disaient ne pas être au courant de la décision de leur direction, mais que des "rumeurs persistantes" allaient dans ce sens. Toutefois, ces responsables ne cachent pas une certaine satisfaction de la décision prise par leur hiérarchie et estiment qu’elle va résoudre, en partie, les problèmes de sous-effectifs dont souffrent la totalité des services de police depuis le "départ volontaire" de plusieurs centaines de leurs éléments. Ces problèmes se poseraient notamment dans les grandes villes et essentiellement à Casablanca, Rabat et Fès.
Selon des informations, non confirmées par les responsables de la DGSN, la "dissolution" des Groupes urbains de sécurité pourrait être synonyme de l’abandon du système des "3X8" (trois roulements de huit heures) qualifié de "harassant" et de "contre-productif" par plusieurs responsables.
Le "retour des GUS aux casernes" marque la fin du projet de réformer la police dans le sens d’une plus grande proximité. Lancés le 17 octobre 2006, les GUS (dont les éléments ont subi une formation spécifique ou un recyclage à l’école de police de Kénitra) étaient habilités à traiter toutes les affaires ayant trait à la sécurité des biens et des citoyens: lutte contre la criminalité, circulation, maintien de l’ordre public et secours aux populations quand la nécessité s’en fait sentir…
Fin 2006, le nombre des GUS devait atteindre 33 mais ils n’a pas dépassé la vingtaine. Chaque Groupe urbain de sécurité compte près de 200 éléments répartis entre différentes unités mobiles qui se déplacent à bord de voitures tout-terrain, des motos et des fourgons avec les équipements nécessaires pour toutes sortes d’interventions. Le nombre des éléments affectés aux GUS devait atteindre plus de 6.000 policiers à fin 2006 déployés dans quelque 1.000 PPP (Postes de police de proximité).
Accueillis avec beaucoup de soulagement par les citoyens qui les considéraient comme un "acquis" pour leur sécurité, les GUS ont fini par être au centre de plusieurs critiques au point de figurer, malgré leur "jeune âge", dans les rapports d’ONG nationales et internationales de défense des droits de l’Homme. Ils ont été montrés du doigt pour leur propension à recourir à la manière forte. A Laâyoune, en 2005, deux éléments des GUS (un officier et un policier) sont toujours détenus en relation avec la mort de Hamdi Lembarki. Les Groupes urbains de sécurité ont également fait l’objet de plaintes dans plusieurs autres villes du Maroc et notamment à Salé, Rabat, Fès et Mohammédia. Des escarmouches avec les populations ont, à maintes reprises, dégénéré en confrontations ouvertes comme cela a été le cas, à plusieurs reprises, au quartier "Takaddoum" à Rabat ou dans les quartiers populaires de Mohammédia.
En l’absence des GUS, les Forces auxiliaires retrouveraient-elles le rôle qu’elles jouaient en matière de "sécurité de proximité" ?

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