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Putsch manqué à Nouakchott

© D.R

Difficile de décoder ce qui se passe à Nouakchott depuis le lundi 19 juin 2006. Alors que la campagne pour le référendum constitutionnel  bat son plein, plusieurs personnalités de l’ancien régime, appartenant tous ou presque à l’ensemble tribal Smasside, sont arrêtées. La rue de Nouakchott parle aussitôt de tentative de coup d’Etat. «Simple complot en vue de déstabiliser le référendum constitutionnel prévu dimanche 25 juin 2006», tempère une source proche du pouvoir dans une conférence de presse improvisée. Pas plus de précisions.
Les explications sont laconiques. Un conseiller à la présidence cité par l’agence PANA  affirme que «les services de Police ont déjoué un complot visant à saboter l’organisation du référendum». L’enquête est en cours pour les détails.
Au premier rang des  personnalités arrêtées, figure le Colonel Ould Lekwar, conseiller à l’Etat-Major de l’Armée, cousin de l’ancien président, Moaouiya Ould Taya  en perte de vitesse depuis le 3 août. Le fils de Ould Lekwar, le capitaine Mini Ould Lekwar a été aussi appréhendé.
Mohamed Ould Mohamed Ali, ancien consul général au Sénégal, puis à Casablanca, et qui, jusqu’à la chute de Ould Taya, était le représentant mauritanien à l’Unesco, a également été arrêté. Partisan de l’ancien régime, Mohamed Ould  Mohamed Ali est un militant actif du PRDR (Parti républicain et démocratique pour le renouveau), issu de l’ancien parti au pouvoir.
Le Colonel Sidi Mohamed Ould Vayda,  figure connue de l’armée de terre, et notamment ex-commandant de la base de Jreida,  mis à la retraite anticipée au lendemain du  3 août 2005,  a aussi été interpellé.  Pour le reste, il semblerait que d’importants relais financiers et quelques membres du patronat mauritanien auraient trempé dans cette affaire. La plupart des  membres du Comité militaire pour la justice et la démocratie, en tournée dans l’intérieur du pays, ont rallié la capitale où une session extraordinaire s’est tenue après cette série d’arrestations. Pour les officiels mauritaniens, la découverte de ce complot n’entravera en rien le déroulement du processus de transition et le respect des échéances fixées.
Le moins que l’on puisse dire est que les militaires au pouvoir, engagés dans une volonté de ne pas déclencher une chasse aux sorcières sont confrontés à une défiance ouverte des proches de l’ancien régime. Malgré les assurances du Chef de l’Etat , Ely Ould Mohammed Vall, ces cercles s’agitent de plus en plus. D’après certaines informations, le putsch était programmé pour le 25 juin, le jour même où les Mauritaniens étaient appelés à se prononcer sur certains changements importants apportés à la Constitution, notamment la limitation du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable. Ces arrestations marquent dans tous les cas la fin d’un certain équilibre entre l’ancien et le nouveau régime.
Engagé jusque-là dans un jeu d’équilibrisme consistant à ménager le chou et la chèvre, le CMJD va-t-il changer de politique ?

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