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Saâd Houssaïni devant la justice

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Est-il impliqué dans les attentats terroristes du 16 mai 2003 ? A-t-il participé, de près ou de loin, aux attentats du 11 mars 2004 à Madrid, ou plus encore dans l’attentat qui a secoué, il y a une dizaine de jours, un cybercafé au quartier Sidi Moumen, à Casablanca ? Ce sont là autant de questions auxquelles est confronté Saâd Houssaïni, qui a été déféré hier mardi devant le juge d’instruction de l’annexe à Salé de la Cour d’appel de Rabat, quatorze jours après son arrestation dans un cybercafé au quartier «El Haddiouiya», près de Sidi Maârouf, à Casablanca. Saâd Houssaïni, qui est considéré comme le chef de l’aile armée du Groupe islamique combattant marocain (GICM), est poursuivi par le Parquet pour «constitution de bande criminelle dans le but de préparer et de commettre des actes terroristes visant à troubler l’ordre public», «exercice d’activités au sein d’une association non reconnue» et «réunions publiques sans autorisation». Le prévenu, qui a été, jusqu’à son arrestation le 6 mars, l’un des terroristes les plus recherchés au Maroc, est connu  sous le surnom de «chimiste» dans les milieux sécuritaires, en raison de ses connaissances en matière de fabrication des explosifs. Il est d’ailleurs soupçonné d’avoir fabriqué les bombes utilisées dans les cinq attentats qui ont secoué le centre de Casablanca vendredi 16 mai 2003, faisant 45 morts et une centaine de blessés. Le suspect, également surnommé Mostapha Sebtaoui, a obtenu une licence en physique-chimie à l’université Moulay Ismaïl de Meknès (où il est né en 1963), avant de joindre l’Afghanistan en début 2002. Rentré au Maroc en avril du même an, après le déclenchement de la guerre américaine contre Al Qaïda et les Talibans, il est interpellé, interrogé puis relâché. Les attentats terroristes du 16 mai remettront à ses trousses les services de sécurité, qui ont relancé un mandat d’arrêt à son encontre. Son arrestation, qui a mis fin à une cavale de cinq ans à travers le Maroc, est intervenue à la veille de l’attentat qui a secoué un cybercafé de Sidi Moumen (1 kamikaze tué et quatre blessés, dont un kamikaze rescapé). Après cette arrestation, qui a mobilisé une vingtaine d’éléments des services de sécurité, l’inculpé a été confié à la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ). Passé le délai légal de détention préventive prévu par la loi antiterroriste, le suspect a été déféré hier devant le tribunal de Salé pour répondre de plusieurs accusations en rapport avec son activité terroriste. Des accusations que rejette, dans une déclaration à «ALM», Boujemaâ Moustaïd, beau-père de Saâd Houssaïni, sans toutefois nier que son beau-fils était bel et bien en cavale sans quitter le Maroc. Diverses sources d’information lient l’activité de Saâd Houssaïni au Groupe islamique combattant marocain (GICM). Soupçonné d’avoir des liens avec Karim Mejjati et Youssef Addad, qui avaient été cités dans le procès des attentats terroristes du 16 mai 2003, Saâd Houssaïni a fréquenté lors de ses pérégrinations en Europe Mohamed Guerbouzi, présenté comme étant le patron du GICM et dont le Maroc demande toujours l’extradition à la Grande-Bretagne. Dans les milieux salafistes en général, Saâd Houssaïni jouit d’une estime particulière. A cela plusieurs raisons, dont notamment le fait qu’il ait participé au «Jihad» en Bosnie avant de mettre le cap sur l’Afghanistan. Il doit son ascendant sur les salafistes également à son expérience militaire, à son statut d’artificier de premier plan, le tout ajouté à son niveau d’instruction et sa maîtrise de plusieurs langues. Une grosse «prise» susceptible d’éclairer plusieurs zones d’ombre dans l’activité terroriste de la Salafya jihadia au Maroc, selon des sources judiciaires. 

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