24 heures

Silence, émotion et recueillement

New York a célébré jeudi matin dans le silence, le recueillement et l’émotion la fin officielle des travaux de déblaiement des décombres du world trade center. 261 jours après les attaques contre les tours jumelles et trois mois plus tôt qu’initialement prévu, la cérémonie s’est ouverte au son Lugubre des cloches du corps des pompiers.
A 10h29, heure à laquelle la deuxième tour de 110 étages s’est effondrée le 11 septembre, les cloches ont marqué quatre séries de cinq coups, le signal traditionnel au sein de New York fire department pour marquer la mort d’un soldat du feu. Cela a donné le signal du départ aux dix personnes (pompiers, policiers, ambulancier, ouvriers ayant travaillé sur le chantier) qui portaient une civière vide, drapée d’une bannière étoilée. Elle symbolise les 1.730 victimes (sur un total de 2.823) dont les corps n’ont pas et ne seront jamais retrouvés. Lentement, au son des roulements de tambour et entre deux haies d’honneur, la civière a été placée à bord d’une ambulance du fire department, qui a monté lentement la rampe d’accès à la fosse.
Après avoir pendant des mois été surnommé « le Tas », le chantier duquel ont été évacués quelque 1,8 million de tonnes de décombres est désormais une immense fosse vide, profonde d’une vingtaine de mètres et de plus de quatre hectares de superficie. Ce fut ensuite l’évacuation de la dernière poutre d’acier, de dix mètres de long et 58 tonnes, qui avait été laissée sur place à cette fin et n’avait été découpée que mardi soir. Le camion la transportant, décoré d’un drapeau et d’une gerbe de fleurs, a quitté le chantier au ralenti. Il a remonté la berge de la rivière Hudson toute proche, le long de laquelle des membres des familles des victimes, portraits et photos des disparus à la main, s’étaient rassemblées. Le semi-remoorque a ensuite pris la direction d’un entrepôt proche de l’aéroport Kennedy où la poutre sera stockée en attendant d’être intégrée dans le futur mémorial qui sera érigé sur le site. Les joueurs de cornemuse du fire department ont entonné « American the beautiful » alors que la garde d’honneur quittait en bon ordre, sous les applaudissements, la rampe d’accès à la fosse. Une escadrille de quatre hélicoptères de la police a ensuite survolé le world trade center et le sud de l’île de Manhattan. Le chantier est officiellement désormais fermé, même si certaines parties restent encore à excaver. Un petit contingent de pompiers restera mobilisé pour éventuellement récupérer des restes humains qui pourraient s’y trouver.
Près de 20.000 morceaux de corps ont été trouvés lors des 261 jours de travaux. Il faudra encore environ huit mois pour les identifier, à l’aide de leur adn. Plus de 350 personnes sont mobilisées à cette fin au sein des services médicaux de la mairie de New York.
La mairie de New York a décidé d’organiser une cérémonie sobre et courte, sans discours ni allocution, estimant que seul le silence pouvait être à la mesure du drame. Elle a été diffusée en direct par toutes les grandes chaînes de télévision américaines. Seuls les officiels, des membres du police department, du fire department et des équipes ayant participé aux travaux avaient été autorisés à descendre à l’intérieur de la fosse. Une autre cérémonie, à l’initiative des familles, sera organisée non loin de ground zero dimanche matin, à l’intention de ceux qui n’auraient pu se libérer un matin en semaine.

• Michel Moutot (AFP)

Articles similaires

24 heuresSociétéUne

Immersion dans les laboratoires de la fondation MAScIR

Elle développe plusieurs projets à la fois

24 heuresUne

Accidents de la circulation : 29 morts et 1.926 blessés du 13 au 19 août

Un total de vingt-neuf personnes ont été tuées et 1.926 autres blessées,...

24 heuresUne

Enlèvement, séquestration et viol avec violence : Trois personnes arrêtées à Casablanca

Les services du district de police de Hay Hassani à Casablanca ont...

24 heuresLivreUne

Parution du roman «Rhapsodies de Tanit la captive», d’Ahmed Boukouss

«Rhapsodies de Tanit la captive» est l’intitulé de l’ouvrage d’Ahmed Boukouss, qui...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux