Le travail de développement local mené à Jérusalem-Est par l’Agence Bayt Mal Al Qods Acharif constitue une rupture totale avec l’approche traditionnelle de soutien à la cause palestinienne. Cette action est innovatrice pour deux raisons : elle rompt avec l’attentisme et recadre le ciblage de l’aide. En fait, depuis 1948, l’aide à la cause palestinienne émanant des pays arabes a toujours été de deux genres : soit on donnait de l’armement – ou même des explosifs pour préparer des attentats dans certains cas extrêmes –, soit on donnait de l’argent à un mouvement de résistance qui peut être islamiste ou communiste, parfois par conviction et le plus souvent pour d’autres raisons. Et pendant que la résistance armée ou employant d’autres méthodes plus radicales était sur le front, la population palestinienne, elle, se retrouve oubliée, délaissée et abandonnée par tout le monde. Qui se préoccupe de la femme qui a besoin d’un hôpital pour accoucher ou du père qui rêve d’une école pour ses enfants, etc.? Les années passent, les décennies se suivent et, pendant que l’on cherche à parvenir à la solution globale, la population dans les territoires occupés et même dans les territoires autonomes continue à vivre dans la misère, la pauvreté et la souffrance. Certes, il ne faut pas abandonner l’action sur le front diplomatique pour relancer le processus de paix sur des bases sérieuses ayant pour finalité la création de deux Etats, israélien et palestinien. Mais, il faut, au même temps, prendre en considération le fait que des millions de personnes attendent des Etats arabes qu’ils les soutiennent face à leurs besoins en matière d’éducation, de santé, de développement, etc. Et c’est ce que fait l’Agence Bayt Mal Al Qods Acharif. Reconstruire une école, réhabiliter un hôpital, soutenir des familles démunies, etc. Voilà des actions qui marquent un changement réel dans la vie des gens en Palestine. Car, ils sentent ce changement au quotidien. Et, pendant que la bataille politique et diplomatique est menée au siège de l’ONU ou dans les grandes capitales du monde, le vécu des populations locales s’améliore petit à petit. Le soutien politique, oui, mais le soutien à la population demeure prioritaire.