24 heures

Un peuple en otage

C’est Mohamed Sektaoui, directeur général de la section marocaine de cette organisation internationale de défense des droits de l’Homme qui l’a annoncé, mardi à Rabat, lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion de la présentation du rapport annuel de l’organisation et au lancement de l’«Appel pour la dignité humaine». M. Sektaoui a précisé que l’Algérie est responsable des violations commises à Tindouf étant donné qu’elle «interdit souvent aux délégations d’Amnesty d’entrer même en Algérie et non seulement dans les camps de Tindouf». Elle est, de ce fait, responsable du blocus imposé aux camps de Tindouf.
Le directeur général de la section marocaine d’AI a souligné l’engagement de l’organisation mondiale qu’il représente pour la défense «des droits de l’Homme dans cette région» et le maintien de «sa position constante appelant la communauté internationale à traduire devant la justice les auteurs des violations des droits de l’Homme dans cette région».
Amnesty International réitère ainsi une position qu’elle a toujours maintenue vis-à-vis d’un dossier qui entame sa quatrième décennie. Il y a plus de trente ans, des mercenaires du Polisario encadrés et dirigés par des officiers algériens cantonnaient des milliers de Marocains sahraouis dans les camps de Tindouf au sud-est de l’Algérie créant ainsi un drame humanitaire pour soutenir une thèse qu’ils allaient vendre au monde entier grâce à la machine diplomatique algérienne à savoir que les Sahraouis ont été contraints de quitter leurs terres pour échapper à une prétendue persécution marocaine. Ils ont ainsi improvisé des camps qu’ils ont qualifiés de «camps de refugiés» et leur ont imposé un blocus qu’ils maintiennent jusqu’à aujourd’hui.  
Pourtant, les conventions internationales veulent qu’un camp de réfugiés, un vrai, est d’abord un lieu de séjour volontaire, ce qui signifie qu’on peut le quitter librement quand on veut. En plus, un camp de réfugiés est géré – ou contrôlé – par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). Or, à ce jour, cette organisation  n’arrive même pas à obtenir l’autorisation des autorités algériennes pout recenser la population des camps et identifier ses habitants.
Mais, comme M. Sektaoui l’a si bien dit, si l’Algérie ne permet pas aux gens d’Amnesty d’entrer sur son territoire, comment peut-on alors espérer que ce pays ouvre les camps de Tindouf au contrôle du HCR et des organisations mondiales de défense des droits de l’Homme ? Un Etat qui est lui-même en état de siège ne peut que vouloir maintenir le statu quo  sur la question du Sahara. L’Algérie est un pays qui cherche, lui-même, une voie de secours pour sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis plusieurs décennies car ses dirigeants savent très bien que le moindre geste d’ouverture démocratique signifie qu’ils devront rendre des comptes sur plusieurs dossiers : les détournements colossaux de fonds publics, les dizaines de milliers de cas de disparitions forcées, les relations douteuses entre les services de sécurité et les groupuscules intégristes, etc. C’est pour cela qu’ils préfèrent maintenir le peuple algérien en otage. Dommage.

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