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Un statut pour les auxiliaires d’autorité

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Le nouveau statut de l’agent d’autorité, adopté en 2008, a permis une redéfinition de la mission, des prérogatives, des grades et du statut salarial de cette catégorie de fonctionnaires de l’Etat.
Une réforme qui a été bien accueillie tant par les concernés eux-mêmes que par les analystes spécialisés dans le droit administratif marocain. Ils y ont vu un saut qualitatif qui participera certainement à la concrétisation du nouveau concept de l’autorité. Un grand et audacieux chantier lancé par SM le Roi dès son intronisation.
Mais, il semble de plus en plus que cette réforme ne sera pas, à elle seule, capable de faire avancer le chantier. Il s’est avéré que l’on a tout réglé sur une partie de la chaîne qui fait tourner la machine de l’administration territoriale. On a oublié une bonne partie, importante elle aussi. Il s’agit des auxiliaires d’autorité : les Moqadems et les Chioukh constituent un maillon important dans le système qui permet la prise de décision et son exécution au niveau des autorités locales. Les effets  de ce maillon vont jusqu’à influer sur la décision prise au niveau central. La collecte ou la diffusion d’informations, le contrôle de l’espace urbain ou rural, l’alerte sécuritaire ou sociale, l’identification judiciaire, etc. Des missions que l’auxiliaire d’autorité est censé assurer chaque jour dans le cadre de l’exercice de sa fonction. Toutefois, cette catégorie de fonctionnaires assure un rôle aussi sensible sans formation et sans préparation. Le processus de recrutement des Moqadems se fait toujours d’une manière archaïque basée sur un pouvoir discrétionnaire absolu de l’agent d’autorité. En dehors de normes professionnelles préalablement définies. Il y a des auxiliaires d’autorité analphabètes comme il y en a des licenciés. Un agent d’autorité peut recruter pour un poste vacant un jeune comme il peut opter pour un retraité, aucun règlement n’encadre son choix.  
Cela donne une multitude de profils hétérogènes qui n’ont en commun que le titre qu’ils portent. C’est ce qui donne lieu à des affaires de corruption, d’abus d’autorité, de violation des lois urbaines, etc. C’est ce qui fait aussi qu’un agent  auxiliaire soit amené à faire un travail qui n’est pas le sien comme, parfois, démolir une construction anarchique tout simplement parce que le caïd le lui a ordonné.
Ne sachant pas quelles sont les limites de sa mission, il peut risquer sa vie en croyant qu’il a le devoir de se plier aux ordres de son supérieur quelle que soit leur nature. C’est le cas, par exemple, du Moqadem décédé, mercredi dernier à Bouskoura, des suites de ses blessures après avoir été enseveli sous les décombres d’une maison dont il participait à la démolition.
Définir par un texte de loi les critères de recrutement des auxiliaires d’autorité et leurs prérogatives, leur assurer une formation sur la manière de faire leur travail s’imposent dans un projet de modernisation de l’administration territoriale.

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