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6ème Semaine internationale de l’éducation et de l’information: L’éducation aux médias passe par les compétences

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Pour la présidente de la HACA, le système éducatif marocain gagnerait à intégrer la compétence de pensée critique de façon transversale voire pérenne.

Tellement il existe un foisonnement d’informations véhiculées sur le Net que l’on peut avoir une désinformation. Ce souci a été  exprimé, mercredi à Rabat, par les différents participants au lancement de la 6ème Semaine internationale de l’éducation et de l’information, initiée par l’Unesco au Maroc sous l’appellation de l’éducation aux médias et à l’information. Cette dénomination est justement une solution évoquée par les participants pour tenter de mettre fin à la désinformation ou ce que l’on appelle «fake news» (soit informations fausses). Dans ce sens, la société civile est censée, selon Mustapha El Khalfi, présent à l’événement, jouer un rôle dans l’éducation aux médias.

Transformation digitale de la société civile

Le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, qui fait cette annonce, précise que ce programme de transformation digitale de la société civile, qui sera lancé l’an prochain, permettra à celle-ci d’être «un espace d’éducation aux médias». Il estime également que cette éducation permet de faire face aux fausses informations. Celles-ci étant, à ses yeux, une problématique susceptible de menacer la démocratie. D’où l’intérêt d’intégrer, selon ses dires, des programmes pour doter les jeunes et la société de moyens leur permettant de traiter les informations.

Education par des compétences

Cette éducation est associée par Mohamed Gazali, secrétaire général du ministère de la culture et de la communication, aux compétences. A son sens, «l’éducation aux médias par des compétences permet de développer une compréhension critique des informations». De plus, l’éducation est censée être considérée également un projet d’éducation à la citoyenneté. Le secrétaire général évoque aussi la création de nouveaux moyens susceptibles de réduire les risques engendrés par les fausses informations. Il parle même de «stratégie» consacrée à l’éducation de l’information, qu’il prend pour une nécessité urgente, et de création d’une «instance» dans ce sens. Pour sa part, Fadoua Errih, la représentante du ministère de la jeunesse et des sports, également partenaire à l’événement, estime que l’événement abonde dans le sens des objectifs de ce département, notamment l’encouragement des jeunes.

Une radio pour mieux comprendre les infos

Ces compétences sont, selon Salah Khaled, représentant de l’Unesco au Maghreb, «nécessaires à la dynamisation des jeunes, voire des enfants». Il rappelle également le lancement tout récent, avec le concours du CNDH entre autres, de la radio MIL-fréquence 99.0 qui contribue à mieux comprendre les informations qu’elle véhicule tout en permettant à ses auditeurs d’avoir un esprit critique voire d’analyse pour ne pas tomber dans les fake news.

L’appui financier de l’Union européenne

De la partie également, Philip Mikos, chef de la coopération auprès de la délégation de l’UE à Rabat, rappelle que cet événement rentre dans le cadre du programme NET-MED Jeunesse au Maroc financé par l’Union européenne. «Il faut renforcer le jugement des jeunes pour distinguer les faits», indique-t-il. D’après ses dires, la prise de conscience des capacités des médias est de plus en plus prégnante à l’UE. A son sens, la compréhension des informations aide les jeunes notamment à résister aux messages extrémistes. «Il faut également des compétences numériques», ajoute le responsable européen. Pour lui, il existe un lien entre la consolidation de celles-ci et l’intégration sociale. Aussi, l’éducation aux médias met, à ses yeux, les valeurs en relation. Par l’occasion, il recommande de consolider le partenariat entre l’éducation et les médias, de créer une approche multidisciplinaire pour toucher l’ensemble des politiques, voire de travailler sur les parents tout en inculquant les valeurs fondamentales.

Pour une presse libre et de qualité

Pour sa part, Jonatan Henriksson, premier secrétaire de l’ambassade suédoise au Maroc, met l’accent sur l’importance de l’existence d’une presse libre et de qualité. «Ce journalisme de qualité exige des moyens», tempère-t-il.

M. Henriksson évoque également la loi suédoise qui prévoit le devoir de veiller sur le Net pour continuer à faire circuler les idées. Le tout, selon ses dires, «avec la contribution de la société civile». Aussi, le fait de maintenir l’esprit critique n’est pas censé concourir, à ses yeux, à nier la confiance en l’information. Une confiance à rechercher d’après lui.

Le plaidoyer de la HACA

Aux yeux de la présidente de la HACA, Amina Lemrini Elouahabi, qui rappelle l’organisation à Rabat de conférences africaines abondant dans le sens de cet événement, celui-ci est destiné à «faire le plaidoyer pour les compétences».

Pour elle, le système éducatif marocain gagnerait à intégrer la compétence de pensée critique de façon transversale voire pérenne. «Nous avons besoin de consolider les capacités des jeunes pour gérer les informations», enchaîne-t-elle.

La responsable rappelle également un projet de la HACA abondant dans le sens de l’éducation à l’information. «L’éducation ne se limite pas aux programmes. L’essentiel se fait par la pédagogie de l’exemple soit, le respect de la déontologie», conclut-elle.

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