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A J-3 de l ouverture du parlement, toujours par de gouvernement Benkirane II à l horizon !

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ALM : Cela fait plus de quatre mois que le nouveau gouvernement peine à sortir de l’ombre. Est-ce normal ?

Miloudi Belkadi : C’est la première fois au Maroc que la formation d’un gouvernement dure aussi longtemps, soit plus de 4 mois maintenant. Aujourd’hui, les clivages et difficultés entre Benkirane et Mezouar, les chefs des deux partis en négociation sont manifestes. Toutefois, je pense que le gouvernement Benkirane II devrait être formé avant vendredi prochain, date d’ouverture du Parlement par SM le Roi. Parce que constitutionnellement, cela ne peut pas se faire avec un simple gouvernement de gestion des affaires courantes qui ne dispose pas de la majorité parlementaire.

Peut-on comparer la crise gouvernementale que traverse le Maroc à celle vécue par les gouvernements belge et italien ?

Effectivement, ce genre de retard de formation de gouvernement a été rencontré dans d’autres pays, notamment en Italie et en Belgique. Mais force est de constater que la comparaison entre le Maroc et ces pays s’arrête là car ces régimes ont leur spécificité. Ce qui fait toute notre différence, c’est que nous sommes au Maroc, dans le contexte d’une transition démocratique, qui plus est, très fragile. La Constitution accorde de nouveaux pouvoirs au Parlement, au gouvernement et aux partis politiques, et instaure de nouvelles institutions. Ces réformes institutionnelles ne peuvent se mettre en place que via l’élaboration des multiples lois organiques et un exercice démocratique sain. Hélas, le bilan du gouvernement est presque négatif, aussi bien au niveau économique, social que législatif. Seules deux lois organiques ont été votées en deux ans. Ceci sans parler de la mise en œuvre du chantier de la régionalisation qui reste en suspens avec tout ce qu’il suppose comme lois et mesures. Il y a aussi les élections communales et le problème de la deuxième Chambre qui est anticonstitutionnelle. On a perdu du temps dans les conflits internes. A ce rythme, un seul mandat ne sera pas suffisant.

Qu’est-ce qui bloque les négociations aujourd’hui ?

Le blocage des négociations se situe au niveau du partage des postes ministériels. Le RNI tient à tout prix à gérer le pôle économique regroupant les ministères des finances, des affaires générales et de la gouvernance, ainsi que le ministère du budget. Alors que Benikirane fait tout pour ne pas abandonner ces postes, craignant les réactions au sein de son parti, ainsi que celle de l’opinion publique. Il y a un manque de visibilité et une absence d’information quant au développement de ces négociations.

Qui est le responsable de ce retard et qui détient la clé pour en sortir ?

Les deux partis sont responsables de ce blocage. Avec une situation économique peu reluisante, le RNI sait qu’entrer au gouvernement ne sera pas une mince affaire, il doit donc au moins avoir une contrepartie de taille. Aussi le PJD veut poursuivre son mandat mais à condition que le RNI n’impose pas sa vision. Et chacun veut sortir de la crise avec le moins de dégâts politiques. Ainsi, seul SM le Roi peut jouer un rôle déterminant pour mettre fin à cette crise. Aujourd’hui, il faut rapidement trouver un consensus pour sortir le Maroc de cette impasse qui donne une mauvaise image du processus démocratique. Il y a aussi ceux qui pensent que des lobbies sont responsables de ce blocage.

Pourquoi l’opposition refuse-t-elle de présenter une motion de censure ?

La motion de censure n’est pas facile. Aucun parti n’a le courage de la présenter, alors que c’est le moment opportun à saisir face à ce gouvernement de minorité. La cause en est que l’opposition est consciente du risque d’une telle aventure qui risque de nuire à l’image du Maroc. Dans ce sens, l’opposition cherche à garder un statu quo avant d’arriver aux élections de 2015.  

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