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Akhannouch appelle à une meilleure coordination en interne

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Les participants au séminaire organisé mardi à Rabat à l’initiative du Conseil économique et social (CES) et du Comité économique et social européen (CESE) sur la sécurité alimentaire et les solidarités qu’elle impose ont lancé un véritable signal d’alarme à l’adresse des gouvernements et des sociétés civiles, les invitant à ne plus se suffire de diagnostics, mais à passer aux actes pour prévenir la faim et la malnutrition. Réunis «pour débattre et échanger sur l’un des problèmes les plus communément partagés à l’heure actuelle», les représentants des CES et organismes assimilés ainsi que les délégués de sociétés civiles du pourtour méditerranéen ont, dès l’entame des travaux du séminaire, dit leur conviction que si la menace d’une raréfaction des denrées agricoles plane sur tous, c’est encore la rive australe de la Méditerranée qui leur semble être l’une des régions qui y sont les plus exposées. Ils ont donc appelé à anticiper d’urgence la catastrophe en mettant en place les thérapies que laissent prévoir leurs diagnostics et à ne plus perdre de temps à débattre de l’évidence. Selon eux, autant la pression démographique, les changements climatiques -qu’ils prévoient défavorables-, la volatilité des prix des denrées agricoles que la solidarité générationnelle commandent d’entreprendre solidairement dans un cadre d’universalité et de complémentarité. Ils ont également préconisé de concilier entre les impératifs économiques qui imposent d’exploiter les avantages comparés pour une meilleure position sur les marchés mondiaux et l’obligation d’assurer la sécurité alimentaire en encourageant l’agriculture vivrière et la PME agricole. Double objectif qui a permis au ministre de l’agriculture et de la pêche maritime de préciser la stratégie agricole du Royaume, et en particulier la finalité du Plan Maroc Vert.  
Le ministre qui a déclaré que 42% de la population active marocaine vivent de l’agriculture a appelé à la mobilisation de tous pour juguler le spectre des menaces qui pointent à l’horizon proche. Estimant que la sécurité alimentaire et l’harmonie sociale sont intimement liées, il a appelé au renforcement du partenariat en interne et à l’enrichissement de la coopération à l’international afin d’améliorer le rendu des actions visant à en juguler les effets. Mais si l’heure est grave, il «reste optimiste et demain se prépare aujourd’hui», a-t-il déclaré. Cette confiance lui semble d’autant être de circonstance que la région méditerranéenne a un grand patrimoine alimentaire qui fait que les produits de son terroir sont très appréciés.
Expliquant que l’agriculture marocaine est entrée en 2008 dans un tournant historique –  le PMV qu’il a qualifié de véritable révolution verte – et qu’elle est en plein dans un cycle vertueux de compétitivité et de rendement social, il a déclaré que ces objectifs ont été atteints grâce à une stratégie développée sur les 4 axes que sont la redynamisation des investissements, la restructuration des filières de production, les conditions sanitaires et la recherche.
Il a aussi précisé que l’aide au financement s’est  montée à 23 milliards de dirhams en 2011, marquant un accroissement de 53% par rapport à 2008 et que les 2/3 des investissements publics réalisés au cours de cette période l’ont été en modernisation de l’outil de production et en mécanisation. Cette action, a-t-il ajouté, a été appuyée par une politique systématique de prévention du stress hydrique   au moyen non seulement de la construction de barrages, mais encore d’économie et de préservation de l’eau. Aziz Akhannouch a ainsi annoncé que le Maroc, grâce notamment à des techniques telles que le goutte-à-goutte, compte épargner 3 milliards de mètres cubes à l’horizon proche. Il a, par ailleurs, jugé que la compétitivité impose la reconversion et, qu’en marche au Maroc, celle-ci a permis de transformer en zones arboricoles des terres céréalières à faible rendement. Il a également laissé entendre l’extension des périmètres agricoles aux oasis et aux montagnes et prédit que ces extensions constitueront les 2/3 des terres agricoles, ce qui devrait bénéficier à 80% de la population agricole.
Le ministre a d’ailleurs accordé un intérêt particulier au label marocain. Il a conclu en déclarant qu’il est optimiste sur la capacité de tous et de chacun à relever les défis et à travailler à l’amélioration «de notre destin commun».
Organisé autour du thème de la «Sécurité alimentaire et solidarités dans l’espace euro-méditerranéen», le séminaire initié par le CES rassemble des délégués du Maroc, de l’Algérie, de l’Egypte, de la France, de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce ainsi que les représentants des CES de la région et ceux du système des Nations Unies. Il est conçu autant comme une aire d’échange et de réflexion que comme une force de proposition pour «enfin passer aux actes».  «Suffit les diagnostics, passons à l’action car il y a urgence!», ont clamé certains intervenants lors de l’ouverture des travaux.

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