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Al-Qaïda voulait s’installer au Maghreb

Au fur et à mesure des arrestations, les experts de la lutte contre le terrorisme arrivent à reconstituer une partie du puzzle que représente Al-Qaïda. Il faut dire que la nébuleuse a déployé – ou tenté de le faire – ses tentacules dans le monde entier, notamment au Maghreb. Si l’interpellation de trois Saoudiens et de sept Marocains accusés de préparer un attentat dans le Détroit avait fait éclater au grand jour, en mai dernier, une de ces fameuses cellules dormantes d’Al-Qaïda, elle avait encore une fois démontré le caractère quasi-opaque de l’organisation.
Ce n’est que six mois plus tard que l’on apprendra qu’un certain Oumar Mouhammad al-Harazi – ou «Molah Bilal», un de ses nombreux pseudos – faisait office de coordinateur pour le projet d’attaque contre les bâtiments de l’OTAN. Cet homme, arrêté dans la plus grande discrétion début novembre à Karachi, dans le sud du Pakistan, est considéré par la CIA comme l’un des dirigeants actuellement les plus actifs du réseau Ben Laden. Dans un article datant du 23 novembre, le journal français Libération rappelait que al-Harazi était le «commandant de la cellule des opérations extérieures d’Al-Qaïda basée à Karachi».
Ce Saoudien d’une trentaine d’années avait entre autres piloté la cellule marocaine, par le biais de communications téléphoniques. Lesquelles, repérées, avaient permis l’arrestation de l’équipe dirigée par Zouhaïr Hilal Mohammed Tabiti…
Cet homme était-il aussi en liaison avec le Yéménite Abou Mohammed dont on vient de révéler «l’élimination», le 12 septembre dernier, en Algérie?
Selon les sources sécuritaires algériennes, Imad Abdelwahab Ahmed Alwan – de son vrai nom – avait pour sa part été désigné en juin 2001 par Oussama Ben Laden comme son «ambassadeur» dans la zone sahélo-maghrébine.
Il s’était rendu à cette date en Algérie, avant d’y revenir durant l’été dernier, pour «normaliser» le Groupe salafiste pour la prédication et le combat. Ce mouvement dissident du GIA, né en 1998 et actuellement dirigé par Hasan Hattab, est depuis longtemps soupçonné d’être lié à Al-Qaïda. Qui aurait même participer à sa création dans le but d’affaiblir le Groupe islamique armé. Son élimination à Batna (dans l’est), annoncée officiellement lundi par l’agence APS, établit pour la première fois l’appartenance du GSPC à la nébuleuse.
C’est sur les aveux d’un «repenti» que les services sécuritaires avaient appris la tenue de plusieurs rencontres entre Abou Mohammed et des émirs du GSPC, avant de leur tendre une embuscade. Ce «gros poisson» âgé de 37 ans, lui-même un ancien «Afghan», avait déjà permis l’installation dans son pays d’Afghans arabes, autrement dit d’Algériens, de Tunisiens, de Marocains, de Libyens et d’Egyptiens ayant combattu en Afghanistan.
Le Matin, qui rapportait mardi que Ben Laden avait lui-même «envisagé en 1998 de s’installer en Algérie», expliquait que Abou Mohammed devait évaluer et former le mouvement d’Hassan Hattab dans le but d’installer «une présence réelle (d’Al-Qaïda) dans les pays du Sahel et du Maghreb» : un véritable réseau comprenant l’Algérie, la Libye, la Tunisie, le Maroc, le Mali et le Niger ! Lequel devait compenser la perte d’importantes bases, notamment celles d’Afghanistan et de Somalie. Si Abou Mohammed n’a pas été signalé au Maroc entre 2001 et 2002, il s’est rendu au Niger, au Soudan, en Mauritanie, au Nigeria et au Tchad… Après son élimination, une question demeure : que reste-t-il des structures qu’il avait commencé à organiser dans le Maghreb?

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