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Algérie : vers la fin du GIA ?

«Aucun lieu n’est plus considéré comme sûr. Le moral de nos hommes est très bas, au point où nous ne savons plus pourquoi on se bat. Beaucoup de terroristes sont au bord du suicide». Ainsi commente «Fanit» la situation actuelle dans les maquis en Algérie, selon «L’expression». Lui-même aurait assisté à deux de ses compères qui ont préféré mettre un terme à leurs jours.
Un état d’âme qui toucherait même les émirs et leurs proches qui «souffrent d’une misère morale et physique intolérable. Le temps où ils étaient accueillis en «héros» par les populations des douars, soit par peur soit par conviction est bel et bien terminé», soutient-il, soulignant les changements survenus dans leurs relations avec les habitants des douars qui les méprisent, ne leur manifestant aucune sympathie, au point de leur refuser même une gorgée d’eau. Entre faire avec d’autres conditions, qu’il qualifie d’infernales, et celui de la reddition, Fanit adopte la deuxième option. Ses déclarations reprises par le quotidien algérien donnent un large aperçu sur la situation qui prévaut dans les maquis.
Ce terroriste «repenti» raconte qu’il doit sa fuite à un déplacement de son groupe, Katibat Al-Mouahidoune. Déplacement au cours duquel il a réussi à leur fausser compagnie, après avoir tenté de convaincre son cousin, 20 ans, de l’accompagner dans son entreprise. Chose que ce dernier aurait refusée, sans toutefois étaler ses intentions aux autres membres du groupe.
L’absence de lourdes condamnations aurait été derrière la décision de Fanit. « Toutes ces années de maquis ont ôté toute humanité qu’il y avait en nous», affirme-t-il, selon «l’Expression», qui précise que durant son interrogatoire, qui se serait transformé en monologue, «le repenti décrivait, le regard perdu, les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles lui et ses sept hommes survivaient dans les maquis.»
L’ex-terroriste décrit les conditions extrêmes où vivent actuellement les maquisards endurcis. Des maquisards affamés sans aucune raison d’être ni perspectives. «Il nous arrivait de ne pas manger pendant plusieurs jours. On se contentait souvent d’herbes ou de fruits sauvages durant trois jours ou plus d’une semaine », indique Fanit qui estime que la guerre que mène le GIA est terminée. «Nous avons perdu la guerre», aurait-il lancé à la figure des personnes chargées de l’interroger. Selon «l’Expression», la reddition de Fanit a été d’une utilité notoire pour les services de sécurité, auxquelles il aurait fait d’importantes révélations. Ainsi, la totalité des refuges que recense la région s’étalant de Texenna au sud de Jijel (douar d’où Fanit est originaire), jusqu’au sud-est, à Boukhdech, auraient été indiqués aux services algériens. «Le terroriste repenti a fourni de précieux renseignements concernant sept individus de la région qui n’ont pas encore déposé les armes. Parmi ces éléments, il a cité le nom de Lemhoum, un autre dangereux terroriste activement recherché par les services de sécurité», souligne le journal.
Le début de la fin de la guerre menée par le GIA date de l’année 2000, lorsque l’Armée islamique du Salut (AIS) avait décidé de déposer les armes, en vertu du protocole de la «Concorde civile» initiée par Abdelaziz Bouteflika. Faisant suite à cette grâce amnistiante, la décision de l’AIS aurait, semble-t-il, porté un coup fatal au GIA.

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