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AMO lave plus blanc

«Pour réussir cette opération, le gouvernement propose une mise en oeuvre progressive de la réforme à travers l’adoption d’un calendrier adéquat, étudié et consensuel», a souligné le Premier ministre Driss Jettou lors d’une rencontre, vendredi, avec les responsables du secteur de la Santé, qui s’inscrit dans le cadre de l’ouverture sur tous les intervenants dans le secteur pour débattre des moyens d’application de ce chantier important de réforme. Il a expliqué que cette proposition prévoit de mettre en place trois groupes : le premier concerne le secteur public à travers l’amélioration et l’extension de l’éventail des prestations fournies aux bénéficiaires par les mutuelles et la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS).
Le deuxième portera sur le secteur privé à travers la Caisse nationale de la sécurité sociale en vue de permettre à plus de 1.350.000 de salariés d’y adhérer pour s’ajouter aux 300.000 bénéficiaires actuellement. Le troisième groupe concerne, lui aussi, le secteur privé, particulièrement les personnes exerçant dans les professions libérales (les commerçants dont le nombre est estimé à un million de ménages, les personnes exerçant des métiers artisanaux et dans le secteur des services au nombre de deux millions de ménages). M. Jettou a souligné que les catégories qui reçoivent des revenus disproportionnés, mais stables, ne sont pas éligibles pour bénéficier de la couverture médicale obligatoire, même si elles sont capables de payer les frais d’adhésion.
Dans ce sens, il a annoncé que le gouvernement examine actuellement le montant de ces frais ainsi que la possibilité de les intégrer dans le programme de réforme à travers la création d’un produit optionnel adapté aux spécificités du troisième groupe. Selon les premières estimations, a-t-il ajouté, « si nous parvenons à impliquer entre 30 et 40 % des personnes éligibles au troisième groupe, le régime de couverture médicale permettra au cours des trois ou quatre premières années de couvrir une partie importante de la population, et pourrait atteindre jusqu’à 50 % des citoyens, ce qui facilitera l’application de l’assistance médicale ». M. Jettou a en outre souligné que « si le dialogue était très avancé avec le secteur public (premier groupe) et suffisant avec le deuxième groupe -bien que certaines questions restent en suspens et qui ont fait l’objet de nouvelles propositions pour permettre d’aller de l’avant-, nous sommes encore au début du dialogue pour ce qui est du troisième groupe ». A cet égard, il a indiqué que le gouvernement accorde une grande importance au secteur de la santé, affirmant que cet intérêt a été témoigné par l’augmentation de plus de 10 %du budget consacré à ce secteur au cours des trois dernières années, et que le gouvernement continuera d’apporter son soutien à ce secteur durant les deux prochaines années.
Pour sa part, le directeur général de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), Mounir Chraibi, a indiqué que quatre points demeurent en suspens dans la loi no 00-65, portant sur le panier des soins (article 7), les conditions d’accès (article 32), le pourcentage de participation (article 47) et la coordination avec les systèmes préférentiels (article 114). Pour éviter tous les effets sur la compétitivité des entreprises, M. Chraibi a souligné que le pourcentage de leur participation à ce régime a été fixée par le gouvernement à 4 %et que le panier des soins coûteux qui seront couverts au début concerneront les soins de première nécessité sur les maladies incurables et autres, ainsi que des soins ambulants liés aux maladies incurables et coûteuses. Les soins bénéficieront également à la femme et aux enfants de moins de 12 ans, pour un pourcentage de couverture variant entre 50 et 90%.
Concernant la date de l’application de l’AMO, M. Chraibi a affirmé que l’article 147 prévoit son entrée en vigueur le 1er janvier 2006, après la publication du texte régissant le système de gestion. Le représentant du ministre des Finances, Abdelaziz Adnane a, de son côté insisté sur la nécessité de préserver les équilibres essentiels des finances publiques, étant donné les efforts intenses déployés par l’Etat, notamment les réformes structurelles entreprises dans les secteurs de l’éducation, de l’administration publique et de la retraite, outre la hausse annuelle de plus de 10% du budget du ministère de la Santé. Evoquant le scénario pouvant être suivi pour financer l’AMO dans le secteur public, M. Adnane a indiqué que le taux d’abonnement pourrait atteindre 5% et que le plafond mensuel d’abonnement pourrait augmenter de 300 à 400 dh, alors que le pourcentage de couverture et de recouvrement pour les maladies et les médicaments serait de l’ordre de 70 à 100%.
Pour sa part, le directeur des hôpitaux au ministère de la Santé, Belghiti Abdelali, a souligné l’impératif d’entamer ces réformes en vue de mettre en oeuvre la loi 00-65, que ce soit sur le plan de la réforme juridique, de la mise à niveau et de l’équipement des hôpitaux ou de la rationalisation des dépenses et du renforcement des ressources humaines. A l’issue de cette rencontre, à laquelle a assisté le ministre de la santé, Mohamed Cheikh Biadillah, un débat a été engagé avec les responsables de la Santé et au cours duquel des propositions ont été formulées sur les dispositions de l’AMO.

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