Il a demandé dans une note verbale au Maroc de «respecter immédiatement Ban Ki-moon choisit l’escaladeses obligations internationales»
A défaut d’un soutien du Conseil de sécurité, Ban Ki-moon y va tout seul. Le secrétaire général des Nations Unies a vraisemblablement choisi la voie de l’escalade. Son porte-parole affirme qu’une note verbale a été envoyée au représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale. «La note a précisé que le secrétaire général est profondément préoccupé par les mesures prises récemment par le gouvernement du Maroc contraires aux obligations légales du Maroc, comme convenu dans le cadre du Statut de l’accord de la Minurso», a fait savoir Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général de l’ONU à New York. Pour ce dernier, la note verbale transmise au représentant du Royaume vient en réponse à la note verbale envoyée par le Maroc le 16 mars dernier à Ban Ki-moon.
«Le Bureau exécutif du secrétaire général demande au gouvernement du Maroc de se conformer immédiatement à ses obligations juridiques internationales en vertu de la Charte des Nations Unies, la Convention générale et des conditions de l’accord de la Minurso afin de travailler ensemble dans un esprit de coopération», a ajouté la même source. Selon Farhan Haq, «l’accord en question comprend une obligation légale pour le Maroc de veiller à ce que les membres de la Minurso puissent, chaque fois que nécessaire, entrer, résider et repartir de la zone couverte par la Mission de l’ONU au Sahara». Il faut dire que cette note de Ki-moon intervient quelques heures après l’annonce des services de l’ONU de la demande faite par le Maroc pour la fermeture du bureau de liaison militaire à Dakhla.
Le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies avait confirmé l’information ajoutant que le bureau de Dakhla a été effectivement fermé comme souhaité par le Maroc et que les membres affectés dans ce bureau ont été déployés plus au Sud dans le site d’Oussered. Auparavant, d’autres mesures avaient été décidées par le Royaume qui avait demandé à l’ONU de baisser le nombre des fonctionnaires civils affectés au quartier général de la Minurso à Laâyoune. Plus de 80 personnes étaient concernées par cette demande.
Les Nations Unies ont retiré les fonctionnaires concernés. Ces derniers ont été déployés à Las Palmas alors que d’autres sont rentrés dans leurs pays pour congé. Le Royaume avait décidé en plus de suspendre sa contribution volontaire octroyée à la Minurso s’élevant à plus de trois millions de dollars US. Toutes ces mesures n’ont pas été du goût de Ban Ki-moon qui voit en ces décisions d’un Etat souverain comme le Maroc «une atteinte à la charte de l’organisation onusienne». L’on ignore cependant si le secrétaire général de l’ONU a consulté les membres du Conseil de sécurité avant d’envoyer sa note verbale au représentant du Royaume. Une chose est sûre, le Conseil de sécurité n’a montré aucun signe de soutien en faveur de Ki-moon. Mieux encore, les membres du Conseil de sécurité avaient décidé de prendre contact directement avec le Maroc afin de
trouver une issue à cette crise provoquée par le secrétaire général des Nations Unies à la veille de son départ définitif de son poste.
Pour rappel, ce dernier avait qualifié le Maroc d’une force d’occupation lors de son dernier voyage dans la région. Des propos dénoncés par le Maroc qui a reçu le soutien de plusieurs membres permanents du Conseil de sécurité, notamment la France et les Etats-Unis. Ces deux pays avaient, en effet, réitéré leur soutien à la proposition marocaine d’autonomie élargie dans les provinces du Sud du Royaume.