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Ben Barka : La fin du secret ?

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Il y a plus d’un mois, plus exactement le 14 octobre, la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) avait approuvé la levée du secret défense sur les informations demandées par le juge d’instruction français Claude Choquet, chargé de l’enquête sur la disparition de Ben Barka. Les renseignements pouvant dévoiler qui a tué Ben Barka, aux ordres de qui et dans quelles circonstances, ou encore le lieu où se trouve son corps, ont été à plusieurs reprises refusés à la famille sous le prétexte du « secret-défense ».
Il s’agit de quelque 73 documents non encore rendus publics. La ministre de la Défense avait donc un mois, depuis la décision de la CCSDN, pour se prononcer sur le sujet. Un dossier toujours de haute sensibilité en France, même après une quarantaine d’années, compte tenu du risque que les autorités gaullistes de l’époque pourraient être directement impliquées. Citée par les agences, et en guise d’explication de sa décision, Michèle Alliot-Marie a déclaré : « J’estime qu’en dehors des cas où les intérêts fondamentaux de la France (…) sont en jeu, la transparence s’impose». Il convient de rappeler que le secret défense a été levé une première fois à l’aube de l’an 2000 sur une partie de documents par le ministre de la Défense de l’époque, Alain Richard. Ces documents n’étaient d’aucun apport pour la résolution de l’énigme de la disparition de Ben Barka. Deux ans plus tard, le même ministre avait refusé de livrer davantage d’informations sur l’affaire. L’on parle déjà de près de 600 feuillets de documents et deux photographies concernant les services secrets français qui vont être remis à la justice.
Mehdi Ben Barka était un responsable important de l’Union nationale des forces populaires. Opposant notoire et organisateur actif des luttes du tiers-monde, il est accusé de complot et est condamné à mort par contumace (il était à l’étranger) en 1963 Deux années plus tard, l’opposant marocain le plus connu de tous les temps, avait disparu le vendredi 29 octobre 1965, en pleine Paris. Cette affaire retentissante, impliquant autorités marocaines et françaises, avait contribué à ternir l’image du Maroc.
Une affaire qui n’a jamais été totalement élucidée, malgré deux instructions judiciaires en France. Ce vendredi-là, Mehdi Ben Barka a rendez-vous devant la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain à Paris, avec un journaliste et un cinéaste, qui envisagent un film sur la décolonisation. Il est 12h15. Deux policiers de la brigade mondaine, Louis Souchon et Roger Voitot, exhibant leur carte, invitent Ben Barka à monter à bord d’une voiture, où se trouve également Antoine Lopez, un agent des services du contre-espionnage français. Il est conduit à Fontenay-le-Vicomte (Essonne), dans la villa d’une figure du milieu, Georges Boucheseiche.
Dès lors, on perd sa trace. Nul ne reverra vivant le principal dirigeant de l’Union nationale des forces populaires, condamné à mort par contumace par la justice, et son corps ne sera jamais retrouvé. Il aurait été torturé à mort par des responsables des services marocains après son enlèvement à Paris.

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