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CESE: Nizar Baraka tire la sonnette d’alarme

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Des difficultés énormes. C’est en gros la conclusion du rapport annuel du CESE (Conseil économique, social et environnemental). Tous les secteurs sont concernés même si des initiatives ont été prises entre-temps. Le Conseil présidé par Nizar Baraka pointe du doigt «les processus d’élaboration des projets de lois et de mise en place des textes réglementaires qui sont relativement longs et gagneraient à être revus».

Le CESE prend l’exemple de la loi PPP (partenariat public-privé). Alors que la loi a été adoptée début 2015, les décrets d’application se font toujours attendre ce qui revient à retarder dans les faits la mise en œuvre effective de ladite loi. Le conseil s’intéresse, en outre, au poids de la dette du pays. «La progression de l’encours de la dette du Trésor qui représente, à fin 2014, plus de 63% du PIB (en hausse de 2 points par rapport à 2013 et de plus de 16 points par rapport à 2009) exige de poursuivre les actions visant à réduire le déficit budgétaire pour éviter que la dette ne constitue un facteur de risque pour les équilibres financiers nationaux ainsi qu’au niveau de la confiance des opérateurs nationaux et internationaux», mettent en garde les responsables.

Plus de chômage

L’année 2014 a été, selon le CESE, faible en terme d’emplois créés. Plus inquiétant, la croissance économique du pays ne se traduit pas nécessairement par la création de plus d’emploi, sans parler de l’essoufflement de secteurs comme le bâtiment. «Le contenu en emplois de la croissance s’est affaibli en passant de plus de 24.000 emplois par point de croissance en 2013 à moins de 9.000 en 2014. Cette réduction de plus de 60% du nombre d’emplois créés par point de croissance est d’autant plus préoccupante que les secteurs traditionnels à fort contenu en emplois, tels que le bâtiment, sont en perte de vitesse», note la même source. Le CESE s’inquiète également du nombre des chômeurs diplômés, ce qui amène à parler du système éducatif dans le pays.

Pour les responsables du Conseil et en dépit des montants énormes consacrés à l’école (un quart du budget général, soit 10 fois plus que la moyenne mondiale), des difficultés concernant les compétences acquises par les élèves persistent encore. Certaines recommandations du Conseil concernant notamment la formation professionnelle sont mises en œuvre dans le cadre de la stratégie 2015-2030. Mais le CESE met l’accent beaucoup plus sur l’enseignement supérieur. Le Conseil recommande notamment «de revoir le système de l’enseignement supérieur tant dans ses rapports à l’Etat, à l’économie, à la société, à l’environnement, aux technologies de l’information et de la communication qu’en termes de financement».
 
Un système de santé malade

Le CESE s’intéresse également au système de couverture médicale où les difficultés et défis restent toujours importants. En dépit des progrès, le Conseil affirme qu’en 2014 pas moins de 40% de la population était toujours exclue de tout système de couverture. De même. L’institution présidée par Nizar Baraka attire l’attention sur le poids de plus en plus lourd exercé par la prise en charge des maladies de longue durée sur les caisses de couverture médicale. Les responsables préconisent «l’élaboration d’une politique nationale de santé ciblant le bien-être des populations, notamment les plus vulnérables, ainsi que la mise en place d’une stratégie sectorielle de partenariat public-privé et des stratégies intersectorielles de prévention des maladies non transmissibles».

Régions : Y a-t-il péril… ?

Par ailleurs, le CESE s’intéresse également au projet de la régionalisation. Le Conseil avance que la réussite de ce chantier d’envergure nécessite tout d’abord l’élaboration d’une Charte de la déconcentration des compétences et des moyens. «Il s’agit particulièrement d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’urgente nécessité de placer, au premier rang des préoccupations, la question du développement des compétences des personnels exerçant une responsabilité au niveau territorial», précisent les responsables. Le CESE pense que «les modalités de transition pour assurer le transfert des compétences et des moyens vers les régions doivent être précisées d’urgence, notamment au niveau des découpages administratifs et des allocations budgétaires».

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