Qu’ils soient producteurs de pétrole ou non, les sept pays de l’Afrique du Nord auront besoin de recourir aux énergies renouvelables à plus ou moins long terme. Alors autant s’y mettre, et aussi, se mettre à chercher financement aux nouveaux projets. En dépit de la simplicité de son énoncé, la réalisation de cet objectif a été jugée complexe par les experts qui se sont réunis jeudi à Rabat à l’initiative du bureau local de la Commission économique pour l’Afrique. Les représentants du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, de la Mauritanie, de l’Egypte et du Soudan auxquels se sont joints leurs collègues de l’Éthiopie ainsi que des délégués d’organisations internationales et d’opérateurs financiers, se sont donné deux jours pour réfléchir à la question de substituer ce qui est infini à ce qui est fini énergétiquement. Le temps presse, ont estimé ces experts dont certains ont retrouvé les propos alarmistes des augures qui donnent les puits d’hydrocarbures pour secs plus tôt que prévu. En fait, cette quête aux énergies renouvelables a déjà commencé dans la région où elle est emmenée par le Maroc et l’Algérie qui ambitionnent d’en tirer 40% de leurs besoins d’ici à 2020 pour l’un et 2030 pour l’autre. Cependant, les experts estiment que comme les autres du Maghreb sont eux aussi parties prenantes au projet, tous devraient se concerter pour éviter les doubles emplois, profiter des économies d’échelle et se donner des raisons de relancer la coopération régionale. Pour le secrétariat général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) en particulier, des objectifs concertés en matière d’énergies nouvelles pourraient raviver la flamme du projet d’union régionale en même temps que de promouvoir la coopération et les échanges entre les pays maghrébins. D’ailleurs, a laissé entendre son représentant, les pays de la zone n’ont jamais engrangé rien de substantiel à faire cavalier seul à l’international. Reste que pour entreprendre dans le secteur des énergies renouvelables, il faut des moyens de financement consistants. Les participants ont donc adressé un appel aux bailleurs de fonds les invitant à soutenir le projet de mécanismes financiers innovants élaborés par la CEA afin de promouvoir l’alternative énergétique dans la région. Pour la commission en effet, les objectifs ne sont pas seulement économiques, ils sont également humains. La directrice du bureau de la CEA parlera à ce propos de développement durable intégré.