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Dette : La bombe des pensions des fonctionnaires et parlementaires

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La CMR, le RCAR et le CNRA ont englouti plus de 127 milliards DH en 2016 sous forme de créances, soit plus de la moitié du budget de l’Etat

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Ces régimes sont anormalement généreux avec une bonne partie des retraités de la fonction publique. Dans certains cas de figure, les pensions versées dépasseraient même les salaires obtenus durant les années d’activité, ce qui est de l’avis de nombreux spécialistes un non-sens dangereux.

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L’information est passée pratiquement inaperçue. Et pourtant, elle symbolise, à elle seule, le véritable poids du financement des Caisses de retraite de la fonction publique sur le budget et la dette publique. C’est la Cour des comptes qui lance l’alerte dans son dernier rapport sur l’exécution de la loi de Finances 2016. «Il est à signaler qu’une partie non négligeable de la dette contractée sur le marché intérieur, totalisant 153,4 MMDH, est détenue par les régimes de retraite de base (Caisse marocaine des retraites : 61,4 MMDH, Caisse nationale de sécurité sociale : 26,3 MMDH, Régime collectif d’allocation de retraite : 52,5 MMDH et Caisse nationale de retraites et d’assurances: 13,2 MMDH)», apprend-on auprès de la Cour des comptes. Ces chiffres sont tout simplement une catastrophe pour le pays. La Caisse marocaine des retraites (CMR) et le Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) ainsi que la Caisse nationale de retraites et d’assurances (CNRA) ont englouti plus de 127 milliards de dirhams en 2016 sous forme de créances, soit pratiquement 12% du PIB (Produit intérieur brut).

Ce chiffre représente également plus de la moitié du budget général de l’Etat hors produits des créances. Lorsqu’on sait que des Caisses comme la CMR et le RCAR sont exclusivement réservées aux agents de la fonction publique, des collectivités locales et des Offices sous tutelle étatique, des questions s’imposent. C’est d’autant plus vrai que ces régimes sont anormalement généreux avec une bonne partie des retraités de la fonction publique. Dans certains cas de figure, les pensions versées dépasseraient même les salaires obtenus durant les années d’activité, ce qui est de l’avis de nombreux spécialistes un non-sens dangereux. Il faut préciser que la CNRA est connue pour être la Caisse chargée de la gestion des pensions de retraites pour les parlementaires des deux Chambres. La Caisse a, faut-il le rappeler, décidé de suspendre le versement des pensions de retraites pour les quelques centaines de parlementaires il y a quelques semaines en raison du déficit du régime. Actuellement, le doute plane sur l’avenir de ce régime alors que les parlementaires, eux-mêmes, adoptent des positions différentes à ce sujet. Certains revendiquent l’intervention du gouvernement pour renflouer les comptes de la caisse tandis que d’autres demandent la suppression pure et simple du régime.

S’agissant des retraites de la fonction publique, il est vrai que le gouvernement précédent avait fait voter, in extremis, une réforme du régime civil des pensions de retraite à la CMR. Mais il semblerait aujourd’hui que ladite réforme n’ait qu’un simple effet tranquillisant. C’est la raison pour laquelle le ministre de l’économie et des finances a insisté lors du dernier conseil d’administration de la CMR sur l’importance de la poursuite de la mise en œuvre progressive de la réforme paramétrique du régime des pensions civiles. «En dépit de l’importance de cette réforme, elle reste insuffisante pour assurer la pérennité du système, ce qui impose le lancement de sa deuxième phase qui vise la création du pôle public», a-t-il indiqué. En attendant, il semble ainsi que la dette du Trésor soit  aggravée par les différentes caisses de retraites. Des solutions s’imposent pour sauver l’avenir des générations montantes qui est aujourd’hui, échangé contre les pensions des retraités.

A noter enfin que l’encours de la dette du Trésor à fin 2016 a continué sa progression en passant de 629 MMDH à fin 2015 à 657 MMDH à fin 2016, enregistrant ainsi une augmentation de 28 MMDH, soit une variation de 4,5 %. L’essentiel de cette augmentation a été souscrit au niveau du marché intérieur.

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