L’innovation dans le secteur de l’agroalimentaire se verra renforcer par deux nouveaux centres au niveau des régions de Fès-Meknès et de l’Oriental. En effet, la Direction de développement des filières de production (DDFP) relevant du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts vient de lancer un appel d’offres pour en étudier la faisabilité.
Dans le détail, la mise en place de ces deux centres d’innovation agroalimentaire (CIA) rentre dans le cadre des solutions adoptées pour l’accompagnement et le développement des entreprises agro-industrielles dans un premier temps. L’objectif étant de faire face aux nombreux défis d’ordre technique et technologique, managérial, financier, ou encore commercial auxquels est confrontée une grande majorité du tissu agroalimentaire.
Services d’incubation aux PME et aux start-up agro-industrielles
Selon la Direction de développement des filières de production, il est prévu de renforcer les services de développement commercial et de soutien technique au secteur agroalimentaire, à travers le financement de la conception, la création et l’exploitation de ces deux centres (multi-filières et multi-activités). Une fois mis en place, ces derniers permettront de proposer une gamme de services techniques et de développement des affaires, dont des services d’incubation aux PME agro-industrielles, aux start-up agro-industrielles et aux organisations de producteurs agricoles qui souhaitent s’orienter vers la première transformation ou la création de valeur ajoutée. Celle-ci peut également concerner les nouvelles technologies durables et/ou vertes.
Ce projet fait partie du programme de renforcement des chaînes de valeur agroalimentaires, financé par la Banque mondiale (PRCVA).
Création d’un mécanisme d’innovation compétitif et soutien de l’aval industriel
Afin de soutenir les projets d’innovation PME et d’organisations de producteurs ciblant le développement et l’introduction sur le marché de nouveaux produits, services ou technologies agroalimentaires, le PRCVA va donc financer un mécanisme d’innovation compétitif. Ainsi, les produits développés peuvent concerner les technologies et pratiques durables et celles d’adaptation/atténuation du changement climatique dans les filières agroalimentaires. Plus globalement, et en termes de chiffres, le secteur de l’agroalimentaire au Maroc constitue 30% du PIB industriel et apporte une valeur ajoutée de plus de 30 milliards de dirhams. Selon la DDFP, le secteur compte 27% du total des unités industrielles avec 2.060 établissements. Il assure un emploi à près de 150.000 personnes, à savoir 23% de l’effectif industriel global.
Selon la même source, «la valeur de la production des IAA se situe à plus de 100 milliards DH, soit 27% de la production industrielle totale». Cela sans compter les unités économiques de petites tailles ou situées dans le monde rural ou encore exerçant dans le secteur informel.
Les domaines concernés par la valorisation des produits agricoles
Les programmes et actions lancés dans le cadre du Plan Maroc Vert pour la promotion de la valorisation des produits agricoles sont multiples. Parmi lesquels 19 contrats programmes (CP) entre l’Etat et les interprofessions ont été signés pour le développement des filières végétales (14 CP) et animales (5 CP). Outre ces partenariats, 6 agropôles au niveau des régions de Meknès, de l’Oriental, du Tadla, du Souss, du Haouz et du Gharb ont été mis sur les rails.
Ces plates-formes industrielles intégrées dites de «nouvelle génération» sont composées de zones d’activités agro-industrielles, de zones logistiques, de zones commerciales et de services. Elles intègrent en leur sein un qualipôle alimentation composé de laboratoires de l’INRA, l’ONSSA et l’EACCE et d’un espace commun, pour accompagner les opérateurs à améliorer la compétitivité de leurs produits et à intégrer les marchés.
Leila Ouchagour
(Journaliste stagiaire)
