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Dialogue social : La troïka syndicale veut accélérer la cadence

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Les syndicats veulent beaucoup plus que ce qui leur a été promis à l’issue du dernier round du dialogue social. Dans un communiqué publié au lendemain de cette séance qui a conclu à la revalorisation des salaires minima, l’UMT, la CDT et la FDT se sont déclarés ne pas se suffire des réajustements obtenus.

Tout en prenant note de ce que le gouvernement ait fait proposition de porter le salaire minimum à 3.000 dirhams dans la fonction publique et qu’il ait assuré de son intention d’augmenter le SMIG et le SMAG de 10%, –5% en juillet de cette année et le reste avant juillet 2015–, les trois syndicats ont estimé que le résultat est en dessous des espérances de leurs mandants.

La coalition qui a rappelé l’étendue de sa force de persuasion en évoquant l’effet débloquant de sa marche du 6 avril à Casablanca sur la reprise du dialogue social, a invité le gouvernement à poursuivre les négociations après le 1er mai. Dans un style où la fermeté frise le  triomphalisme, les trois centrales jugent que la partie vient à peine de commencer et qu’elle doit se poursuivre au plus tôt afin de statuer sur des sujets aussi divers que «l’amélioration du revenu, l’augmentation des pensions de retraite, l’échelle mobile des salaires et la mise en œuvre intégrale de l’accord du 26 avril 2011».

Estimant que la reprise qu’ils demandent  offre au gouvernement une occasion pour rattraper le retard accumulé «dans le traitement des affaires matérielles et sociales de la classe ouvrière», ils veulent  également qu’elle statue dans le sens de l’extension de la protection sociale, d’un plus grand respect de la liberté syndicale, de la promotion des relations professionnelles, ainsi que «toutes les autres revendications contenues dans le mémorandum» adressé par la coalition au chef de gouvernement.

Les trois syndicats qui rejettent ce qu’ils qualifient de «résultats plus que modestes» de la reprise du dialogue social, sur «l’absence de vision globale de la part du gouvernement et sur la faiblesse de sa fibre sociale», ont annoncé une prochaine réunion de leurs instances exécutives «afin de faire le point de la situation et de décider de la marche à suivre».
Selon le communiqué commun en effet, le secrétariat général de l’UMT, le bureau exécutif de la CDT et le bureau central de la FDT se réuniront le 10 mai à Casablanca afin de se concerter sur les récents développements de l’action syndicale et sur la suite qu’il faut leur donner.

Les trois centrales qui ont appelé leurs adhérents à la vigilance et à la mobilisation continue ont également dit leur intention de provoquer des réunions de leurs instances décisionnelles avant la fin de ce mois de mai. Cette succession de dates laisse penser qu’ils ont l’intention d’obliger le gouvernement sinon à céder plus, du moins à accélérer le tempo des négociations.

Moins d’une heure après ce communiqué commun, un jour donc avant la date de la Fête du travail, le secrétaire général de l’UMT a rendu publique l’allocution qu’il prévoyait d’y faire. Il y a comparé la situation économique et sociale actuelle à celle qui avait entraîné la mise en œuvre du PAS, et y a appelé les travailleurs à un surcroît de mobilisation afin de mettre fin «au calvaire des libertés syndicales» et pour travailler à l’unité de la classe ouvrière, «voie unique pour sauvegarder les acquis sociaux». Miloudi Moukharik, qui a déclaré que tout dialogue social ne vaut que par ses résultats, a appelé les siens à la mobilisation permanente, «car la classe ouvrière n’a d’autres choix que de revendiquer ses droits».

Et c’est à peu près le même langage que tient la CGEM qui a considéré dans un communiqué publié mercredi que la décision de hausse du SMIG est contraire à la stratégie de relance industrielle 2014-2020 visant à créer 500.000 postes d’emploi en 7 ans. En sorte que, timorée et sans réelle portée sociale pour les uns, inopportune pour les autres parce que trop précoce, la revalorisation des salaires minima ne semble pas convaincre. Il est vrai qu’elle ne pèse pas lourd dans l’océan des dépenses de l’Etat qui du reste l’a déjà amortie par anticipation au moyen de «l’inflation déguisée».

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