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Egypte : Des candidatures controversées

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Mme Saâdaoui, 73 ans, et M. Ibrahim, 65 ans, se sont associés avec l’homme d’affaires M’Hammed Farid Hassanein, pour lancer une pétition en faveur d’une réforme de la Constitution permettant plusieurs candidatures à l’élection présidentielle. Les trois pétitionnaires associés, dont les orientations politiques sont divergentes, espèrent obtenir un million de signatures sur ce texte qu’ils comptent présenter à l’Assemblée du peuple pour appuyer leur demande de réforme.
L’Assemblée du peuple, dominée par le Parti national démocrate (PND au pouvoir), doit se réunir en mai pour choisir le candidat à la présidence, qui doit être plébiscité en septembre. Ce scrutin sera suivi par des élections législatives en novembre. Selon les textes, l’Assemblée reçoit d’abord les candidatures ayant obtenu au moins un tiers des voix, parmi lesquelles elle désigne un candidat unique à la majorité des deux tiers. L’opposition égyptienne réclame depuis plusieurs années une réforme de la Constitution permettant l’émergence de plusieurs candidatures, l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel direct et la réduction de ses pouvoirs, ainsi que l’abrogation de l’état d’urgence en vigueur depuis l’assassinat du président Anouar Sadate en 1981.
L’actuel chef de l’Etat, Hosni Moubarak, 76 ans, au pouvoir depuis 23 ans, devrait briguer un cinquième mandat, mais aucune annonce officielle n’a été faite à ce sujet. Les députés de la majorité ont voté récemment un appel en faveur de sa candidature. Le 12 décembre, pour la première fois, une manifestation publique de quelque 300 opposants a eu lieu devant le palais de Justice au Caire pour protester contre un éventuel renouvellement du mandat de M. Moubarak. Les candidatures de Nawal Saâdaoui, Saâd Eddine Ibrahim et M’Hammed Farid Hassanein n’ont actuellement aucune chance d’être retenues. D’où la pétition qu’ils ont décidé de lancer pour réformer la Constitution. Mme Saâdaoui, serait la première femme à briguer la présidence de l’Egypte depuis l’indépendance du pays. Auteur de deux livres féministes de référence dans le monde arabe: « Au début, il y avait la femme » et « La femme et le sexe », qui lui ont valu de multiples démêlés avec les autorités religieuses et les islamistes radicaux égyptiens, elle a affirmé à l’AFP vouloir être candidate à la présidence pour « faire bouger les 70 millions d’Egyptiens et d’Egyptiennes, qui se comportent actuellement en spectateurs sans voix et sans pouvoir ». Mme Saâdaoui, qui défend la « séparation du politique et du religieux », estime que « les colonialismes américain et israélien s’appuient sur la religion pour déchirer les sociétés arabe et égyptienne ».
M. Ibrahim, ancien professeur à l’Université américaine du Caire, titulaire de la double nationalité égyptienne et américaine et président du Centre Ibn Khaldoun d’études sociologiques et politiques, a eu lui aussi plusieurs démêlés avec les autorités. Condamné à sept ans de prison en 2001, sous les chefs d’accusation notamment de « ternir l’image de l’Egypte », il avait été acquitté par la Cour de cassation. L’Union européenne et les Etats-Unis étaient intervenus vigoureusement pour sa libération. Il est encore sous le coup d’une procédure judiciaire intentée par 300 avocats égyptiens qui demandent le retrait de sa nationalité. Les rumeurs sur son éventuelle candidature, qui circulaient depuis plusieurs mois au Caire, avaient alarmé les journaux islamistes, qui ont relancé leur campagne contre lui. M’Hammed Farid Hassanein, ancien député, a affirmé vouloir se présenter uniquement pour « défendre le principe de la pluralité de candidatures » à la présidence.

• Hassen Zenati (AFP)

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